L'affaire de “l'inconnue de Sghirat”, cette jeune fille qui s'appelle Amal, et qui a été tuée, brûlée après avoir été violée un soir de l'été de 2002, a connu hier son épilogue avec la condamnation des principaux accusés. C'est ainsi que le policier, B. N. et B. D., les deux principaux accusés, ont été condamnés à 16 ans de prison ferme, alors que H. H. et B. N. ont écopé d'une peine de 7 ans de prison. L. A., laissé en liberté provisoire jusque-là, a été condamné à 4 ans de réclusion. L'affaire, jugée à huis clos à la surprise de nombreux journalistes et du public, remonte au 28 juin 2002, lorsque les gendarmes ont été informés de l'existence de la présence d'un cadavre calciné au lieu-dit Oued Lim, non loin de Sghirat, relevant de la commune de Boumerdès. Les investigations menées par les gendarmes aboutissent à l'arrestation de six personnes dont un policier et une jeune fille prénommée Nadjoua originaire d'El-Kala. Cette dernière, qui connaissait la victime, et qui était présente au moment du crime, a tout déballé aux enquêteurs. Selon elle, le crime aurait été commis par B. N. (policier de son état) et B. D., tout deux résidant à la cité Frantz-Fanon de Boumerdès. Ajoutant que son amie Amal a été conduite ce jour, le 28 juin, aux environs de 22h, dans une cave à la cité Frantz-Fanon, utilisée comme lieu de rendez-vous, où on lui a fait boire contre son gré une substance liquide qui lui fit perdre connaissance. Selon l'arrêt de renvoi, B. N. et B. D. enlèvent ensuite à la victime ses vêtements et abuse d'elle alors qu'elle est toujours inconsciente. Nedjoua, qui assiste à la scène, constate que son amie ne donne aucun signe de vie et propose qu'elle soit emmenée à l'hôpital. Mais B. N. refuse et suggère au groupe de faire disparaître le cadavre. B. N. et B. D. ont mis le cadavre dans la malle de la Golf noire appartenant à B. D. et se dirigent, le 29 juin, aux environs de 7h, à Oued Lim, à Sghirat. Une fois sur les lieux, ils déposent le cadavre dans une décharge publique, l'entourent de plusieurs pneus usés, puis l'aspergent d'essence et mettent le feu. Les gendarmes attendent une éventuelle réaction des parents de la victime, mais il n'en sera rien pendant longtemps. Coup de théâtre, un citoyen se présente et affirme aux enquêteurs que Amal serait sa fille et signe plusieurs documents attestant que le cadavre brûlé était celui de sa fille. Mais au bout de quelques mois, il revient sur ses déclarations affirmant que sa fille, la vraie, a été retrouvée. Elle s'appelle Amel et ressemble à la défunte. Les avocats avaient indiqué que cette affaire comportait de zones d'ombre qu'il y a lieu d'élucider et certains d'entre eux se sont interrogés sur l'absence de certains témoins de cette affaire. Ils ont demandé la relaxe de leurs clients dont quatre se trouvent en prison depuis plus de six ans. Finalement, le juge ne retient pas le chef d'accusation d'homicide volontaire et décide de condamner les deux accusés pour uniquement les chefs d'accusation de “viol et mutilation d'un cadavre”. M. T.