Les quelque 77 étudiants, dont 22 filles, suivant leurs cours à l'Ecole régionale des beaux-arts d'Azazga (ERBA), sont gagnés par un réel désarroi. Et pour cause, leur établissement n'a toujours pas d'internat, alors qu'ils sont nombreux à habiter loin de cette ville du nord-est de Tizi Ouzou, voire hors de la wilaya, et soumis, de surcroît, à un “strict règlement” qui ne tolère pas le moindre retard. La souffrance des filles, de par leur vulnérabilité, comme l'illustre d'ailleurs leur nombre si réduit, à affronter les difficultés et à persévérer à suivre, vaille que vaille, leurs études de prédilection, est d'autant plus grande que celle de leurs camarades du sexe masculin, même si celle-ci est loin d'être “moindre” en vérité. N'ayant pas perçu un rond de leurs bourses depuis le début de cette année finissante, et soumis au respect d'une réglementation sans concession, comme le montre la note administrative affichée dans leur établissement, ces étudiants, de la première à la 3e année, risquent, de par ces contraintes, de baisser les bras et se résigner à l'abandon. La note de la direction, affichée à leur intention, souligne dans”plusieurs de ses points que “tout étudiant se présentant au cours après l'heure fixée, peut être renvoyé et considéré comme absent ; les absences non (…) justifiées et les retards sont consignés sur un registre et donnent lieu à des sanctions disciplinaires (…) les étudiants sont avertis que l'obtention d'un zéro dans une matière les expose au redoublement, à l'exclusion ou à la radiation, selon le cas. Ils sont tenus d'assister à tous les cours durant les horaires officiels indiqués sur les emplois du temps, (…) l'admission de l'étudiant en classe supérieure est tributaire d'une assiduité rigoureuse”, etc. Par ailleurs, les enseignants ne sont pas épargnés, puisque certains d'entre eux, notamment des vacataires, ayant près d'une décennie d'expérience dans l'établissement, s'inquiètent et ne cessent, de leur côté, de solliciter leur titularisation. Un ancien élève de l'ERBA fera remarquer que “le montant des bourses des 77 élèves de cette école pour les 48 mois de leur cursus (quatre années) n'aurait pas atteint un quart du budget consacré au festival arabo-africain de danses folkloriques de novembre dernier. Et si les dizaines d'organismes ayant sponsorisé cet événement, noble en soi, faut-il le dire, consacraient seulement une toute petite marge de cette dépense à l'Ecole des beaux-arts, celle-ci, sachant qu'elle fait partie du secteur de la culture en plus de l'éducation, serait devenue un vrai un joyau, avec son internat, sa cantine…”. S. Yermèche