La gestion actuelle des décisions économiques prête encore à confusion. “Il est inconcevable qu'en consacrant constitutionnellement l'économie de marché, le gouvernement continue par des dotations spéciales de recourir à des solutions dignes d'une économie centralisée.” C'est en ces termes que le député indépendant Mohamed Djemaï relève, entre autres, l'absence d'une vision globale d'un modèle de développement économique. Dans sa critique du projet de loi, le député passera en revue tous les secteurs clés, censés servir d'instruments de relance mais qui restent, suivant son analyse, encore négligés. “Uniquement 0,70% du total du budget de fonctionnement de l'Etat” ont été accordés aux secteurs de la participation et la promotion de l'investissement, le tourisme, la PME et l'industrie, signale-t-il pour interpeller les pouvoirs publics. Une dotation financière qu'il juge “inconsistante” au regard des défis et enjeux qui attendent notre pays, placé “à la croisée des chemins”, faisant référence à l'accord d'association avec l'UE et les négociations dans le cadre de l'OMC. À ce titre, il notera que la loi de finances 2003 a réservé 1 milliard 900 millions de DA au titre du “fonds de promotion de la compétitivité industrielle” exclusivement pour la mise à niveau des entreprises et de l'ensemble des PME-PMI. Ce qu'il considère comme “une négligence de la PME, synonyme de création de richesses”. Face à l'échéance 2006, liée à l'abolition des taxes censées protéger la production nationale, le député trouve cette enveloppe allouée “nettement insuffisante”. Evoquant la relance du tourisme, il s'interrogera sur la stratégie escomptée sur la base d'une “modique enveloppe de 750 millions de DA”. “Peut-on réhabiliter les sites touristiques avec ce montant et prétendre à la diversification des produits de tourisme ?”, questionnera-t-il. S'agissant du processus de privatisation, le député Djemaï notera que “la loi de finances reste muette sur cette question”. Suivant son analyse, le dossier de la participation et de la promotion des investissements “est mis en veilleuse”. Pour preuve, le faible niveau de l'allocation, 193 millions de DA, réservée à ce département ministériel. Il ne manquera pas aussi d'interpeller le ministre des Finances sur le marasme de la Bourse d'Alger. Il proposera donc d'inciter les privés s'introduire au marché, et ce, par des mécanismes de prise en charge des coûts d'évaluation et des exonérations fiscales. La redynamisation de la Bourse, qui risque au stade actuel de disparaître, avertit le député, emportant avec elle un capital de crédibilité, doit aussi impliquer l'ouverture du capital des grandes sociétés par des appels publics à l'épargne. A. W. Le RND soutient le patronat privé À la faveur des débats sur le projet de loi de finances 2003, le président du groupe parlementaire RND, M. Miloud Chorfi, a clairement mis en avant la pertinence de certaines propositions élaborées par le Forum des chefs d'entreprise (FCE). En effet, sur le chapitre soutien et mise à niveau des entreprises publiques et privées, dans la perspective de la concurrence étrangère, le RND a émis le souhait que “soient minutieusement examinées les propositions du FCE”. Ce point, inscrit dans la démarche de la poursuite des réformes économiques, est cité en priorité par le groupe RND. Par ailleurs, il appelle les pouvoirs publics à reconsidérer le principe d'autonomie et de responsabilité des entreprises publiques. “Il faut leur permettre d'aller directement à la recherche de partenaires et d'occasions d'investissement”, en veillant à dépolitiser un tel acte. Hormis le secteur des hydrocarbures, le RND se montre favorable à une privatisation résolue et franche dans tous les secteurs. Le gouvernement doit, aussi, encourager les EPE saines pour être introduites au niveau de la Bourse d'Alger. M. Chorfi avertit que cette institution financière risque actuellement de disparaître. Pour la relance de l'investissement, le groupe RND relève qu'il serait utile de réserver une bonne partie du “budget d'équipement pour l'investissement créateur de richesses”. À ce titre, il exhorte également les banques à répondre favorablement aux demandes de financement et ce, par la mise en place “de mécanismes d'accélération de prise de décision et de traitement des dossiers de crédits d'investissement”. Il rappellera que 20 000 projets d'investissement, potentiellement créateurs de “plusieurs centaines de milliers d'emplois”, sont en souffrance au niveau de l'ANDI. “L'Etat doit intervenir pour inciter les banques à prendre en charge ces dossiers”, est-il mentionné. D'autre part, les propositions du Forum des chefs d'entreprise sont, encore une fois, présentées comme solution de traitement pour la refondation des mécanismes d'incitation à l'investissement, notamment pour les zones déshéritées. D'autres points sont également soulevés, tels que le chômage, le logement et la sécurité sociale. Le RND considère qu'il est impératif d'exploiter le gisement à emploi, à travers l'action de développement rural. Il propose aussi de faire participer le Trésor public dans les œuvres sociales des entreprises pour soutenir les fonctionnaires dans leur quête de logements. A. W.