Au FLN, il n'y a pas de « zaïm » ! Abdelaziz Belkhadem l'atteste dans une conférence de presse tenue hier au siège de son parti à Alger. Sa reconduction au poste de secrétaire général du FLN sans concurrent ne signifie pas pour lui « une mainmise » sur le parti, mais la « consécration de la démocratie » en donnant aux militants la liberté de choisir les dirigeants de leur parti. Mais choisir entre qui et qui ? Belkhadem était candidat unique. Sa réélection rappelle celle de l'ancien président Chadli Bendjedid qui, pour se faire réélire, convoquait le corps électoral pour voter par un oui ou un non. Un seul candidat et un élu, c'est le congrès rêvé. Et M. Belkhadem satisfait. Questionné sur le poste du président du parti, M. Belkhadem affirme que le président Bouteflika a été élu par le congrès dès le premier jour des travaux. Tout en reconnaissant que le Président a eu un droit de regard sur la liste des membres du CC, M. Belkhadem assure qu'il exerce pleinement ses prérogatives selon les statuts du parti. « Je ne reçois pas d'ordre du Président », certifie-t-il. Et d'enchaîner : « Ce congrès est un succès à tous les niveaux, tant au plan de la présence que de la préparation et de l'organisation », a-t-il déclaré. Pour lui, « les objectifs politiques et organisationnels sont atteints ». Le parti a bel et bien dépassé la crise : « Tous les différends et conflits ont été résolus avant la tenue de ce congrès qui a été le couronnement de cette démarche. » Et les « quelques voix dissonantes » qui restent ne font pas, selon lui, dans l'opposition d'idées. Elles ont plutôt « des problèmes personnels ». M. Belkhadem ne fait pas cas de certaines voix de l'opposition au sein du parti qui sont à mettre sur le compte des « humeurs ». Le parti, dit-il, se place « au-dessus » de tout cela. Pour étayer ses propos, il cite la présence parmi les membres du comité central de Abbas Mekhalif, ancien chef du groupe parlementaire du FLN à l'époque du secrétaire général Ali Benflis, évincé en 2004. Pas de rancune donc et pas de représailles ! Et si Ali Benflis et Abdelhamid Mehri (ancien SG destitué lui aussi en 1995) ne siègent pas au sein du CC, c'est parce qu'« ils n'ont pas participé au congrès ». Quant à la lettre de Mehri, le SG du FLN dit ne l'avoir reçue que dans la journée d'hier. Cette lettre, dans laquelle Mehri avait appelé à un « débat franc » au sein du parti, a été envoyée le 18 mars, à la veille de l'ouverture des travaux du 9e congrès. M. Belkhadem considère que ce que demande Mehri « ne peut être discuté dans un congrès de 5000 personnes ». Répondant aux contestations de certaines mouhafadate dont les candidats auraient été « exclus » du CC, le SG du FLN recommande aux parties se sentant lésées de s'adresser à la base. Interrogé sur la composante du bureau politique – qui peut englober 15 membres dont 2 femmes –, le SG du FLN répond : « Chaque chose en son temps. » Autrement dit, il faudra attendre. Sur la position et les orientations du parti, M. Belkhadem indique qu'il milite « pour une économie de marché avec une dose de protection sociale ». Pour lui, le FLN est l'héritier du PPA historique. Il n'est « ni conservateur, ni de droite, ni de gauche ». Il est plutôt « nationaliste centriste ». Revenant sur l'actualité nationale marquée par des grèves et des scandales de corruption, M. Belkhadem dit que son parti est « solidaire » avec le gouvernement. Le FLN compte 16 ministres, dont celui de la Santé, secteur affecté depuis plusieurs semaines par une grève illimitée des médecins généralistes et spécialistes. Si Belkhadem continue à prôner le dialogue, le ministre de la Santé, quant à lui, brandit la menace de sanctions à l'égard des grévistes. Concernant la lutte contre la corruption, M. Belkhadem parle de la nécessité d'« une densification institutionnelle des systèmes de contrôle pour ne plus permettre les dérives ». Répondant à une question sur la proposition de loi incriminant le colonialisme, il exprime la disposition de son parti à poursuivre ses actions à un niveau international pour incriminer le colonialisme sous toutes ses formes dans le cadre de l'Organisation des Nations unies.