Faute d'électricité, les dizaines d'agriculteurs de la commune de Oued Morra risquent d'abandonner leur métier malgré toutes les aides de l'Etat dans le cadre du Fonds national de développement agricole dont a bénéficié la wilaya de Laghouat. Ils se plaignent, en effet, de l'absence de cette source d'énergie indispensable à l'accomplissement de leurs tâches dans de bonnes conditions d'irrigation pour aspirer à une rentabilité satisfaisante et à l'extension des périmètres agricoles exploitables. Interrogé sur les entraves qui l'empêchent de mieux exploiter sa terre, un sexagénaire, issu d'une famille d'agriculteurs depuis ses arrière-grands-parents, nous rétorque qu'“un pays qui aspire à l'autosuffisance alimentaire doit rester à notre écoute et nous doter des moyens modernes nécessaires qui nous permettent de nous démarquer de l'actuelle exploitation archaïque”. En effet, beaucoup de régions dans la commune de Oued-Morra telles que El-Haoudh recèlent de vastes superficies à vocation agricole restées non exploitées faute d'électricité. Des régions dépourvues de pistes agricoles facilitant la tâche aux agriculteurs qui ont développé un sentiment de laissés-pour-compte collectif. Depuis des années, les agriculteurs de Oued-Morra, qui y tiennent à leurs terres, continuent à parcourir des kilomètres vers Aflou pour s'approvisionner en mazout afin de faire fonctionner les pompes servant à irriguer leurs terres. Ce liquide indispensable considéré comme une charge supplémentaire devenue insupportable en raison de son prix. Depuis l'année 2000, la commune de Oued-Morra tente de fixer les populations rurales dans leur lieu de résidence et éradiquer le phénomène de nomadisme. Pour ce faire, elle a estimé le besoin en énergie électrique à 80 kilomètres. La couverture de l'ensembles des zones agricoles y existantes et d'autres à valoriser permettra, à coup sûr, aux agriculteurs de travailler dans de conditions descentes. BOUHAMAM Arezki