“Si nos sociétés étaient de gros exportateurs, nous aurions été touchés par la crise” La crise économique, marquée par une récession provoquant une décroissance de beaucoup de pays de par le monde, doit profiter à l'Algérie. Pour Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements (MIPI), notre pays, n'étant pas intégré et n'exportant pas beaucoup, se trouve dans une situation favorable. Etant donné que les entreprises algériennes n'exportent pas, elles ne sont de ce fait pas ciblées par les méfaits de la crise. “Si nos sociétés étaient de gros exportateurs, nous aurions été touchés, comme c'est le cas pour la Chine. Ce pays souffre sérieusement des conséquences de la récession dans le monde. En 2009, la Chine sera victime de la baisse du pouvoir d'achat aux Etats-Unis”, affirme le ministre. Selon lui, le fait que les entreprises n'aient pas de présence sur le plan international, ça a servi au pays. Les fonds engrangés à partir de l'économie mondiale et l'économie nationale, conformément à la décision du président de la République, explique M. Temmar, ont permis de mieux amortir le choc financier avant de passer à la crise économique. “Car, auparavant, la crise avait une dimension financière pendant six mois, subie par les banques. Puis, ça a pris des proportions économiques. Actuellement, l'économie mondiale est en pleine dépression”, souligne le premier responsable du département de l'Industrie. En termes plus clairs, il n'y a plus de croissance économique. Tous les pays à fort potentiel d'exportation traversent ainsi une phase difficile. Devant un tel constat, le ministre estime qu'il est urgent d'élargir le marché intérieur en encourageant les entreprises algériennes à améliorer la qualité de leur production pour qu'elles puissent s'engager dans la compétition non pas sur le marché international, mais localement contre l'importation. “Compte tenu de la difficulté que rencontrent les firmes étrangères à écouler leurs produits sur le marché mondial, elles vont, de ce fait, se rabattre sur l'Algérie, considérée comme étant un pays consommateur”, a relevé hier Abdelhamid Temmar en marge de la 13e journée nationale de normalisation. Le prix de la qualité 2008 décerné à Transmex Abordant la question de la normalisation en Algérie, le ministre estime que dans le cadre de la globalisation dans laquelle se sont engagés les pays, la qualité demeure un élément essentiel de compétitivité. Il s'agit, selon M. Temmar, de faire les choses selon les normes et les standards internationaux requis. La compétition est fondée ainsi sur la qualité du produit placé sur le marché international. Il faut retenir que la qualité doit être la préoccupation constante de l'entreprise. La stratégie industrielle et le programme de mise à niveau, lancé par l'Exécutif, déclarera le ministre, accordent une place importante à la problématique de la qualité. Il citera l'exemple de la Chine qui, au bout d'une décennie, est allée concurrencer les grandes industries du monde sur des marchés hautement compétitifs tels que ceux des Etats-Unis et de l'Europe où les normes sont extrêmement difficiles. “Nous, au gouvernement, nous avons fourni des efforts pour faire évoluer les choses dans ce sens pendant ces trois dernières années”, précisera-t-il, tout en mentionnant qu'il reste beaucoup de choses à faire, un chemin à parcourir en ce qui concerne le système de normalisation. Jusque-là, plus de 356 entreprises ont été certifiées. Le renouvellement des marques est passé d'un nombre de 18 à 346. Par ailleurs, le prix algérien de la qualité dans sa 6e édition a été décerné à l'entreprise Transmex, une filiale du groupe Sonelgaz, spécialisée dans la logistique liée au transport, la manutention exceptionnelle… Elle a été choisie parmi 6 autres candidates pour le système de management qu'elle a mis en place. Quant au prix spécial du jury, il est revenu à l'entreprise Sapta spécialisée dans les ouvrages d'art. Badreddine KHRIS