C'est la seconde hausse en l'espace de trois jours. Les cours du brut tournent autour de 40 dollars le baril. Les prix du pétrole ont connu une tendance à la hausse hier en début d'échanges européens alors qu'ils ont pris près de cinq dollars à Londres et à New York. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 41,28 dollars, en hausse de 2,91 dollars par rapport à la clôture de vendredi soir. En début d'échanges européens, le Brent s'est échangé jusqu'à 43,18 dollars le baril. À la même heure, à New York, le baril de light sweet crude pour livraison en février s'échangeait à 40,45 dollars, prenant 2,74 dollars. Le light sweet crude s'est échangé jusqu'à 42,20 dollars. Selon les analystes, le rebond du brut s'explique par le fait que le marché dispose d'éléments attestant que les pays de l'Opep ont commencé à appliquer la décision de réduire leur production. L'Opep a annoncé officiellement le 17 décembre, rappelle-t-on, une baisse de sa production de 2,2 millions de barils par jour (mbj) à l'issue d'une réunion extraordinaire à Oran (Algérie). Cette réduction doit être effective dès le 1er janvier 2009. Hormis ce rebond et celui enregistré vendredi dernier, la situation des cours n'a pas connu une évolution perceptible. À deux jours de la fin de l'année 2008, les perspectives très sombres qui caractérisent l'économie mondiale continuent de peser sur les prix. La tendance baissière qu'a entamée le brut depuis près de trois mois, s'est cependant globalement maintenue de manière inexorable. Le contexte mondial étant en nette dépression pour tous les marchés financiers, il n'y a aucune raison, soulignent les spécialistes, pour que les prix ne suivent pas leur vertigineuse chute. Entre la fin du mois d'août et le mois de décembre, le baril a perdu environ 112 dollars. Il est passé de 147 dollars vers la fin juillet aux alentours de 35 dollars actuellement. Or, l'érosion du pouvoir d'achat aux Etats-Unis se fait sentir sérieusement. Les demandes d'allocation chômage ont grimpé à 586 000 et les dépenses de consommation des ménages américains ont encore baissé, pour le cinquième mois consécutif. Cette situation fera chuter davantage la demande en pétrole sur le marché international. Les chiffres de la consommation enregistrés aux Etats-Unis, sur les quatre dernières semaines, en retrait de 4,2% par rapport à la même période l'année dernière, n'ont fait que confirmer aux yeux des investisseurs que la demande de pétrole est toujours en chute libre. Néanmoins, une première hausse des prix du pétrole a été observée vendredi dernier à New York après neuf séances consécutives de baisse, ont rapporté des agences de presse. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude pour livraison en février a fini à 37,71 dollars, en hausse de 2,36 dollars par rapport à son cours de clôture de mercredi dernier. Le baril de Brent échangé à Londres a clôturé à 38,37 dollars, en hausse de 1,76 dollar. Cette reprise s'explique, entre autres, par le signal fort perçu par le marché suite à la décision des Emirat arabes unis de rejoindre les Saoudiens pour la réduction des quotas de production, tel que préconisé par l'Opep lors de sa récente réunion. Ces deux pays sont, faut-il le rappeler, parmi les principaux producteurs de pétrole au sein de l'Organisation. Il faut dire qu'à chaque fois qu'une information sur une décision de “coupe” effective dans la production est annoncée, un rebond des prix est constaté sur le marché pétrolier. Les investisseurs sont en effet très sceptiques quant à la capacité de l'Opep à effectivement appliquer les baisses des quotas annoncés, et sont attentifs à tout développement sur le sujet. Même si ce sont les coupes les plus sévères décidées par l'Organisation, les tentatives passées ont montré que la conformité sur la réduction n'était, selon les analystes, au mieux, que de 80%... Les experts estiment que le marché continuera de pousser les prix à la baisse jusqu'à ce que quelque chose de concret l'arrête, comme, par exemple, une pénurie physique de pétrole. Notons que les stocks de pétrole brut ont diminué de 3,1 millions de barils à 318,2 millions de barils, une surprise alors que les analystes prévoyaient une hausse de 200 000 barils le 1er janvier, date de sa prise d'effet. Badreddine KHRIS