C'est un plateau inédit que la maison de production Akfadou a réussi à mettre en place pour célébrer ce soir, à Paris, Yennayer, le nouvel an berbère. Pour fêter comme il se doit Yennayer (le nouvel an berbère), la société de production Akfadou s'est surpassée. Au final : ce soir, dans la capitale française, Paris, un plateau artistique de choix animera le Zénith. Mélange de générations et de genres, une quinzaine de figures de la chanson kabyle vont constituer l'affiche programmée au Zénith, un des symboles des années Mitterrand qui célèbre en 2009 ses 25 ans. La salle, inaugurée par Renaud en 1984 et normalement vouée à être démontée après seulement trois ans, continue d'accueillir les grands noms de la variété française. Mais aussi des artistes du monde entier. La vedette de ce concert cent pour cent kabyle sera l'inusable Akli Yahiatène à la voix puissante et aux douces mélodies. Son imposante silhouette cache bien l'âge de cet octogénaire qui a hanté les nuits parisiennes. De la même génération mais plus discret, Taleb Rabah sera là pour lui donner la répartie. Le nom des deux artistes reste lié à la chanson sociale. À l'exil. Le chaâbi trouvera sa place grâce à la voix de Lounès Kheloui, poète lyrique. Plus jeune mais surtout plus engagé politiquement, il y aura Oulahlou, la voix du “Printemps noir” de Kabylie et de sa cohorte de morts. En évoquant cette tragédie, Oulahlou a fait le choix d'un discours direct qui ne s'accommode pas de figures de style. Une sorte de rappeur qui éructe une colère impossible à contenir. Les amateurs du houl et du mouvement vont trouver leur bonheur avec Hassiba qui a irréversiblement changé de voie, après avoir longtemps emprunté les chemins de l'Orient. Tenue et ton de rockeuse, Hassiba a appris à communier avec le public et à le transporter vers la transe. Avec ses textes parodiques, Younès Boudaoud mettra une pointe d'humour là où les artistes kabyles pèchent par manque de communication avec le public qui, à l'occasion, verra aussi Massi, Sihem Stiti, Lahlou Tighremt, Moumouh, Lakhdar Senane, Mourad Aït-Guerbas et le groupe Thighri. Incontournable de la scène kabyle de Paris, Cherfaoui et sa troupe Ideballen. Le concert sera agrémenté d'un défilé de mode qui permettra de découvrir le travail de la styliste Thoraya Tamazight. A. OUALI