La sortie de Blida s'inscrit, qu'on le veuille ou non, dans une perspective électoraliste. Sinon, à quoi obéirait pour Bouteflika le fait de s'être cru en devoir de décliner son bilan dans une ville qui, faut-il le souligner, est la première où s'étaient rassemblés ses comités de soutien. Après le discours de Abdelaziz Bouteflika, jeudi à Blida, d'aucuns se sont demandés à quoi pouvait bien rimer une telle sortie qui n'apporte véritablement rien en termes d'annonces. Sauf à constater que le Président, qui s'était antérieurement exprimé sur la question devant les membres de la Protection civile, avait repris, à peu de choses près, les mêmes chiffres déjà donnés par son Chef de gouvernement, au sujet du séisme du 21 mai dernier. Même si la finale de la Coupe d'Algérie offre un bon prétexte, la sortie de Blida s'inscrit, qu'on le veuille ou non, dans une perspective électoraliste. Sinon, à quoi obéirait pour Bouteflika le fait de s'être cru en devoir de décliner son bilan dans une ville qui, faut-il le souligner, est la première où s'étaient rassemblés ses comités de soutien. Le Président s'est ainsi adonné à un plaidoyer pro domo, en mettant en relief son apport personnel dans la réhabilitation de l'image de l'Algérie dans le monde. Ce qui est relativement vrai. Mais un bilan ne se saucissonne pas ; c'est un tout qui se mesure d'abord à l'aune des actions entreprises intra muros, à leur efficacité. À ce niveau, force est de constater que “les acquis de la révolution” sont bien maigres, car, à vouloir plaire à tout le monde, dans le cadre d'un consensus impossible, il a fini par se mettre pratiquement tout le monde à dos, sans avoir pu mener à terme la moindre des réformes qu'il avait annoncées. Un projet présidentiel, c'est d'abord des options lourdes qui procèdent d'un choix de société clairement identifié. Ce qui n'est pas du tout le cas pour Bouteflika qui s'est contenté, pendant quatre ans, de surfer sur des contradictions, tantôt en les attisant, tantôt en cherchant à les escamoter. Résultats des courses : ce sont quatre années de perdu, faute d'une démarche lisible. Conscient de son échec, Bouteflika prend déjà les devants, en cherchant à récupérer l'appareil du FLN. Quitte pour cela à user d'expédients que la morale politique la plus élémentaire réprouve. À faire appel aux services de Raspoutine, comme l'inénarrable Hadjar qui pousse la rodomontade jusqu'à revendiquer la paternité de la conjuration contre le secrétaire général élu du FLN. N. S.