Ils sont au nombre de 24, en majorité des étudiants de 6e année de médecine à l'université de Blida “unis par la même idée : celle de servir” (pour reprendre le premier vers du poème composé par l'un d'eux : Amel Lamraoui) qui ont créé, il y a deux mois, un club scientifique Phénix, du nom de l'oiseau de feu, symbole de la renaissance mais aussi de l'esprit et de la lumière. Ces jeunes, animés de bonne volonté, du sens du partage et du dévouement, ont des idées et des projets plein la tête : - transmettre l'information médicale et scientifique, agir en direction de la promotion de la recherche et du savoir au sein de l'université ; - initier des actions de sensibilisation et de prévention dans un espace plus large (établissements divers, caravanes qui sillonneraient les villes pour véhiculer et vulgariser l'information médicale) ; - créer un journal où figureraient un volet santé et un volet activités du club ; - organiser des actions à caractère caritatif et des journées de divertissement en faveur des malades hospitalisés, des personnes âgées établies en hospice, des personnes en détresse et des nécessiteux - agir dans le sens de la modernisation des conditions dans lesquelles évoluent les étudiants au cours de leur cursus, et concourir à la création d'espaces réels et virtuels en leur faveur… “La volonté est présente, nourrie par un effectif grandissant”, ont-ils écrit dans le dépliant qu'ils ont réalisé pour présenter leur club, et où figure un poème Résurrection (en français-de Amel Lamraoui) et Phénix (en anglais), l'hymne du club, composé et mis en musique par Wathik Takdemt (interne de médecine-22 ans) où le phénix œuvre pour la connaissance et le sourire des enfants malades… Le club a organisé, le mois dernier, six actions de sensibilisation en marge de la journée mondiale de lutte contre le sida : à l'université de Blida, au CFA, et dans trois lycées de la même wilaya ainsi qu'au CHU Frantz-Fanon, en collaboration avec le service de psychiatrie, et à l'intention du personnel hospitalier. Mercredi dernier, 31 décembre, ils ont consacré une après-midi aux enfants malades de l'hôpital Benboulaïd dont de petits cancéreux auxquels ils ont réussi à procurer du bonheur. Ils ont dû puiser dans leurs poches et leur temps libre pour cette première action caritative qui leur a valu beaucoup d'efforts : achat de cadeaux (auquel a contribué un jeune tenant une pizzeria aux alentours de l'université), de friandises et boissons, de livres de coloriage, crayons, ballons, confection de guirlandes pour la salle qu'ils ont décorée avec beaucoup de goût et de cœur, de chapeaux, de masques… Ils ont mis de la musique gaie pour faire chanter et danser les enfants qu'ils ont accompagnés. Ils ont joué et colorié avec eux, se sont prêtés avec patience et bonne humeur à leurs exigences et à celles des trois clowns (dont Yacine, un bénévole du service de pédopsychiatrie). Ils se sont déguisés, aussi. Pour un sourire, un rire franc de l'enfant malade (le rire n'est-il pas une thérapie ?) Et c'était, là, toute leur récompense. Un 31 décembre qu'ils ne sont pas près d'oublier au vu de l'émotion que ces étudiants ont laissé paraître. Ils tiennent, à cet effet, à remercier les professeurs Bokhari et Kadache ainsi que le Dr Oukid pour leur concours et leur bienveillance. Pour la fête de l'Achoura, ils ont prévu de rendre visite aux personnes âgées de l'hospice de Sidi Yacoub. Le mois prochain, ils comptent mettre sur pied un programme de sensibilisation autour du cancer du sein.“Ils ont peu de moyens mais de grands espoirs”, comme ils l'ont écrit sur ce même dépliant. Et leur main est tendue en direction de l'autre pour des lendemains meilleurs et l'allégement de souffrances. Tout un programme dont ils espèrent être “la première brique de ce qui sera un monument à l'effigie du savoir et de la recherche perpétuelle du perfectionnement”. F. Seman