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Genève au jour le jour (suite et fin)
Carnets de voyage au bord du lac Léman
Publié dans La Tribune le 29 - 01 - 2009

à Genève, les espaces d'exposition sont particulièrement nombreux. Musées, publics ou privés, centres d'art et galeries quadrillent la ville.
Il faut souligner que l'accès aux collections permanentes des musées municipaux de la ville de Genève est libre. Cela me rappelle Washington, aux Etats-Unis, ou l'accès à certains musées est gratuit. Le 8 juin 1997, une votation populaire proposait de le rendre payant (la mention était : «Suppression de la gratuité des musées»). Une majorité de citoyens a rejeté la proposition, réaffirmant son attachement à la gratuité de l'accès aux collections permanentes. Parmi les 12 musées municipaux, j'ai visité le Conservatoire et le Jardin botaniques, la Maison Tavel (qui est le musée d'histoire de la vie quotidienne genevoise) le musée Ariana (qui est le musée de la céramique et du verre), le Musée d'Art et d'histoire, le Musée d'histoire des sciences et le Museum d'histoire naturelle.
Je me rends pour la première fois à la vieille ville de Genève. Construite sur une colline, elle préserve l'architecture typique d'une ville européenne du XVIIIe siècle. De nombreuses personnalités ont vécu dans cette partie de la ville et à Genève, on peut citer Voltaire, Jean-Jacques Rousseau (natif de Genève), Franz Liszt, Jorge Luis Borges, F. Scott Fitzgerald, sans oublier, bien sûr, Lénine et sa femme Nadejda Constantinovna Kroupskaïa, qui séjournèrent à Genève en 1900, entre 1903 et 1905 et en 1908.
Lénine et Kroupskaïa vivaient toujours très modestement à Genève: une petite maisonnette à Sécheron, dans un quartier ouvrier, au 17, rue des Deux-Ponts, et à l'appartement du 3, rue David-Dufour. En 1903, le journal de la révolution russe Iskra était imprimé au 27, rue de la Coulouvrenière, à Genève, où les compositeurs suisses et russes travaillaient ensemble. C'est en Suisse que Lénine publia un certain nombre de ses ouvrages, les plus importants, parmi lesquels on peut citer : Un pas en avant, deux pas en arrière, Matérialisme et empiriocriticisme (1908), le Socialisme et la Guerre (juillet-août 1915) et l'Impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916).
Je visite en premier la maison où a habité le musicien hongrois Franz Liszt (1835-1836). Ensuite, je me rends au magnifique Hôtel de ville, à la Place des Canons où est accrochée la fresque représentant Jules César à Genève. En effet, Genève entre dans l'histoire en
58 av. J.C., lorsque Jules César mentionne son passage dans cette cité (Genua) dans son De Bello Gallico. Voulant empêcher le passage des Helvètes, César coupe le pont sur le Rhône. Lorsque César s'installe provisoirement avec ses troupes en 58 av. J.-C., la ville s'agrandit et devient dès lors romaine (Vicus puis Civitas). Les cafés et restaurants de la vieille ville de Genève, dont quelques-uns possèdent de magnifiques terrasses qui regardent les anciennes maisons : Chez ma cousine, La salle à manger, le Café du Bourg-de-Four, La Clémence, le Consulat et le Demi-lune Café, ressemblent à la ville de Genève. La clientèle est cosmopolite et parle en anglais ; elle est composée d'hommes d'affaires, de fonctionnaires des organisations internationales, de touristes et d'étudiants.
Le temps mange la vie. Nous sommes déjà le 11 septembre et c'est un jour férié à Genève. C'est le jeûne genevois, une fête commémorée après le massacre de protestants, perpétré par les catholiques, à Paris, le 24 août 1572, à la Saint-Barthélemy, une nouvelle rapportée par les huguenots arrivés à Genève.
Je profite de cette date pour visiter la cathédrale Saint-Pierre, située au sommet de la vieille ville. Un musée souterrain présente l'évolution du site et l'implantation du christianisme dans la cité. Il est complété par le Musée international de la Réforme, situé dans la Maison Mallet. Un couloir souterrain mis en service à l'occasion de l'ouverture de ce musée relie les deux bâtiments. Genève est la «Rome protestante». En effet, dès 1526, des marchands allemands propagent à Genève les idées de la Réforme luthérienne parmi les commerçants genevois et ce courant se répand parmi la population sous l'influence de prédicateurs comme Guillaume Farel.
La Réforme est définitivement adoptée le 21 mai 1536, en même temps que l'obligation pour chacun d'envoyer ses enfants à l'école. Jean Calvin arrive à Genève en juillet 1536 et aura une influence immense sur tous les aspects de la vie genevoise.
Je visite le centre de Genève avec ses rues chic : rue de Rive, rue Basses, Place Molard, rue du Rhône, rue de la Confédération, des quartiers où les boutiques de luxe poussent comme des champignons. Je prends une «mouette» aux quais des eaux vives en direction du quartier Pâquis, lieu mythique des légendes urbaines de la ville de Genève. Au retour, je traverse le pont du Mont Blanc, je visite le jardin anglais, le monument national (qui célèbre l'union de la ville de Genève avec la confédération en 1815) et l'horloge fleurie. Je continue ma promenade du lac jusqu'à la jetée des eaux vives où se trouve le Jet d'eau (de 140 m de hauteur) qui est l'emblème de Genève. La barque «Neptune» est à quai au niveau de la jetée des eaux vives, c'est un monument historique, c'est la dernière barque à voiles qui servait jusqu'à 1968 pour le transport des matériaux de construction pour la ville de Genève. Construite en 1904 à Locum, près de Meillerie, la barque «Neptune» a été rachetée en 1971 par l'Etat de Genève afin de conserver un témoignage de la navigation commerciale sur le Léman. En 1976, l'Etat de Genève remet la gestion de la barque à la Fondation Neptune.
16 septembre 2008, le séisme causé par la crise financière mondiale secoue tous les marchés financiers du monde y compris la Suisse. Le gouvernement fédéral a débloqué 6 milliards de francs suisses pour soutenir l'UBS (Union des banques suisses). Quelques semaines plus tard, l'euro s'effondre, au grand bonheur des citoyens genevois. Les bureaux de change de Genève sont pris d'assaut par les Genevois pour l'achat de l'euro qui est tombé à sa cotation la plus basse, c'est-à-dire 1 euro pour 1,39 franc suisse, contre 1, 60 au mois d'août 2008.
Ce que je sais de l'université de Genève
L'université de Genève est l'université publique du canton de Genève. Fondée en 1559 par Jean Calvin, sous le nom d'Académie de Genève, comme un séminaire théologique et humaniste. Elle obtient un rayonnement important. On y enseigne alors la rhétorique, la dialectique, l'hébreu et le grec ancien. Elle prendra le nom d'«université» en 1873 avec la création de la faculté de médecine.
Aujourd'hui, elle propose chaque année plus de 240 types de diplômes et environ 150 programmes de formation continue dans des domaines variés. 14 000 étudiants, dont 37 % sont étrangers, appartenant à 131 pays, fréquentent l'université de Genève.
3 263 professeurs et collaborateurs de l'enseignement assurent l'encadrement pédagogique et scientifique des étudiants.
L'université de Genève se distingue par son patrimoine intellectuel, un enseignement de qualité couvrant l'essentiel des domaines des sciences, des arts et des lettres ainsi que par une recherche de pointe animée par des chercheurs venant de tous les pays. Elle fait partie des douze meilleures universités de recherche en Europe.
L'université de Genève avec les Hôpitaux universitaires de Genève occupent une place stratégique dans la cité et contribuent au
développement scientifique, économique et culturel de la ville. Ils connaissent une vie académique et scientifique très riche.
Les conditions de vie, de travail et d'études y sont parmi les meilleures au monde.
En matière de biologie moléculaire, l'impact des recherches menées à Genève la situe au deuxième rang mondial, derrière l'université américaine de Princeton. La physique genevoise occupe pour sa part le sixième rang mondial.
Le laboratoire d'oncologie moléculaire des HUG où se déroule mon stage est le laboratoire de référence suisse pour le dépistage génétique du cancer héréditaire du sein et de l'ovaire. Il vient d'obtenir en juillet 2008 sa certification ISO. Je suis venu pour utiliser une nouvelle technique d'analyse des mutations BRCA1 et BRCA2 (gènes majeurs de la prédisposition héréditaire au cancer du sein et de l'ovaire) chez des familles algériennes atteintes du cancer héréditaire du sein et de l'ovaire. Cette nouvelle technique, appelée HRM, est comme toutes les nouvelles techniques d'analyse de l'ADN, rapide, pas chère et très précise.
Une nouvelle loi qui donne une plus grande autonomie à l'université et qui renforce le rôle du rectorat a été adoptée par 73% des électeurs genevois lors du référendum qui s'est tenu le 30 novembre 2008.
La nouvelle loi a créé un nouvel organe représentatif, l'Assemblée de l'université. Cette assemblée se prononcera sur tous les grands instruments de gouvernance et désignera le recteur. Pendant la campagne pour le référendum, les autorités et le rectorat ont vivement rejeté l'accusation d'une université «néolibérale» ou «privatisée» faite par les opposants à cette loi.
Selon eux, la loi insiste sur la mission de service public et sur la démocratisation des études.
Les médias, la vie politique, sociale et scientifique à Genève
La presse écrite est représentée par l'inamovible quotidien la Tribune de Genève qui a un tirage de 150 000 exemplaires, et il subit maintenant une rude concurrence de la part de deux quotidiens gratuits : 20 minutes et le Matin bleu. Ces deux quotidiens gratuits sont une extraordinaire réussite, le Matin Bleu a un tirage de 524 000 exemplaires et 20 minutes a un tirage de 471 000 exemplaires. Ils donnent une information générale, avec une grande place pour l'information de proximité où pullulent les good news et les news sur les people. Ils sont distribués dans les arrêts de bus, dans les bus et les trams, et au travail. Ils sont les plus lus par la jeunesse genevoise.
De nombreuses radios publiques et privées sont disponibles à Genève. Pour la télévision, Genève possède sa chaîne locale, le Léman Bleu qui a été fondée en 1996. La gestion de cette ville est un modèle de la démocratie participative. Le pouvoir délibératif est exercé par le Conseil municipal. Il est composé de 80 conseillers municipaux élus directement par le corps électoral au scrutin proportionnel tempéré d'un quorum de 7%. Leur mandat dure quatre ans et est renouvelable indéfiniment. Le pouvoir exécutif est exercé par le Conseil administratif de Genève qui est un collège de cinq membres élus directement et séparément par le corps électoral de la ville au scrutin majoritaire et pour un mandat de quatre ans. Par rotation, le maire est élu chaque année parmi ses membres. Durant mon séjour, le grand débat politique tournait autour de la nouvelle constituante de Genève qui devait être élue par les électeurs le
19 octobre 2008. La constituante est un procédé représentatif de la société civile genevoise.
80 personnes appartenant aux partis politiques et à la société civile, ont été élues le 19 octobre pour un mandat de 4 ans afin de rédiger une nouvelle Constitution pour Genève.
La dernière révision de la Constitution date de 1847 ! Les enjeux de la Constituante pour les partis politiques et les associations de la société civile sont évidemment importants : gestion rationnelle des ressources naturelles, instauration d'une démocratie (participative) de proximité, création d'un espace de vie vivant et diversifié, promotion des entreprises et institutions publiques innovantes et engagées, élargissement du droit de vote et d'éligibilité pour les étrangers aux niveaux communal et cantonal installés dans le canton depuis un certain nombre d'années, encourager la diversité dans les institutions par une politique de recrutement volontariste, favoriser une cohabitation respectueuse des différences, qu'elles soient sociales, économiques ou culturelles, permettre à tous les habitants du canton de Genève de vivre dignement, d'avoir un accès équitable à la justice, à la santé, à la formation, réformer les institutions (gouvernement, Parlement, institutions judiciaires).
Les citoyens et citoyennes de la ville de Genève disposent du droit de référendum et d'initiative populaire.
Ces droits existent aussi aux niveaux cantonal et fédéral. Le mouvement social est présent aussi à Genève : les employés de la ville ont débrayé le mardi 25 novembre 2008 pour protester contre le nouveau statut du personnel que voudrait leur imposer l'exécutif municipal. Celui-ci conduirait à des baisses de salaires. Outre une baisse salariale, le nouveau statut proposé par l'exécutif municipal entraînerait une diminution des jours de vacances et de congé du personnel. Les syndicats demandent au conseil administratif la mise en place d'un nouveau statut du personnel qui n'affecte pas les salaires et les conditions de travail des employés de la Ville de Genève.
La vie scientifique à Genève durant mon séjour a été marquée par la mise en route le mercredi 10 septembre dernier du plus grand accélérateur de particules du monde par le CERN (Centre européen pour la recherche nucléaire) avec pour mission de percer les secrets de la matière et de l'Univers.
Ce grand accélérateur de particules est appelé le Grand collisionneur de hadrons (LHC) et il devra détecter des particules élémentaires de la matière prédites par la physique théorique mais encore jamais observées, et pourrait mettre en évidence des particules dites «supersymétriques» qui composeraient la matière noire, notamment.
Les collisions pourraient, également, créer de minitrous noirs dont les physiciens du CERN assurent qu'ils seront sans danger, tant leur présence sera éphémère. Quelques scientifiques ont émis la crainte qu'ils absorbent toute la matière autour d'eux, provoquant la fin du monde! Le LHC est tombé subitement en panne quelques jours après sa mise en route. Il sera de nouveau fonctionnel au mois d'avril prochain.
L'écume de la mémoire historique : le 5 octobre et le 1er novembre
5 octobre 2008. On est dimanche ; je suis à la rue de Rive ; il est 16 h, il fait beau. C'est presque l'été indien à Genève. Je m'attable à la terrasse de la brasserie Molard où des dizaines de moineaux chantent une symphonie au-dessus des arbres.
Le temps dévore la vie ; cela fait juste 20 ans que des milliers de jeunes sont sortis dans les rues d'Alger et ailleurs pour hurler à la face des dragons noirs de la pensée unique et de la police politique qui régnaient sur notre pays en ce temps là : «Nous avons vingt ans et nous ne laisserons personne nous dire que c'est le plus bel âge de la vie.» Durant ces journées, la jeunesse algérienne a fait voler en éclats le décor politique et social en carton pâte planté par l'ex-parti unique et la police politique. La répression et l'industrialisation de la torture durant ces journées glorieuses ne viendront pas à bout de cette révolution démocratique. Octobre 88, c'est le Germinal de la démocratie algérienne. Les moissons futures du mois octobre 88 sont à venir. Je repense aux victimes de la répression et à leurs familles, à feu notre collègue Tahar Abada (mort en exil à Paris des années plus tard) enseignant de mathématiques à l'université de Blida, militant et syndicaliste du PAGS, arrêté et sauvagement torturé (avec d'autres militants et syndicalistes du PAGS) durant ces journées historiques d'octobre 1988.
31 octobre. Il est 22 h ; je sors du Centre médical universitaire ; la rue Michel Servet est vide ; le brouillard est tombé sur la ville ; la bise fait tournoyer les feuilles mortes qui se ramassent à la pelle. C'est l'automne à Genève. Je suis content : je viens juste d'avoir sur le séquenceur de l'ADN les derniers résultats de l'analyse des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 chez les familles algériennes. Pour la première fois, nous avons une première photographie de l'impact des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 en Algérie. J'ai une pensée émue pour les patientes et leurs familles qui ont participé à notre projet de recherche et pour mes étudiantes Amet Errahmane Dounia Houamel, Nadjet Salhi, Anita Chikh, Karima A. H., Lamia T., Ibtissem D. et Karima A. qui ont joué un rôle clé et déterminant dans ce travail de recherche.
Dans deux heures, on sera le 1er novembre 2008. Il y'a 54 ans, la jeunesse algérienne se préparait dans la clandestinité à écrire l'une des belles pages de l'histoire du 20e siècle : la Révolution algérienne. J'envoie un SMS à mon jeune frère qui habite Bougaa (wilaya de Sétif) pour lui dire de ne pas oublier de mettre le drapeau national sur le balcon de notre maison familiale à Hammam Guergour, comme le faisait ma mère, à chaque 1er novembre et 5 juillet depuis l'indépendance. C'est la façon qu'avait ma mère de commémorer le souvenir de mon frère aîné, Kamel, combattant de la liberté dans les rangs de l'Armée de libération nationale, mort les armes à la main à l'âge de 17 ans face à l'armée coloniale française, deux mois avant le cessez-le-feu dans les maquis de la wilaya III. Ma mère est décédée le 22 avril 2008 à Bougaa ; je n'ai pas assisté à son enterrement dans le cimetière familial de Hammam Guergour ; j'étais en voyage d'études aux Etats-Unis. J'envoie un SMS à Ruby Dunia : «Happy first November. I never forget the vaillant generation of November 1954 who rised up our independance war. Miss U so.» Le cours de Rive est vide ; je prends le bus «E» de 22h45 en direction d'Hermance. Dans le village de Vésenaz, j'aperçois la plaque routière «Thonon et Evian». C'est à Evian, le 19 mars 1962 que la lutte de Libération nationale initiée par feu Messali El Hadj et ses camarades de l'Etoile nord-africaine, en 1926 à Paris, a connu son dernier acte : l'indépendance de l'Algérie.
Epilogue
Dimanche 23 novembre. Il est 10 h du matin ; il fait beau et la neige recouvre le village de Collonges-Belle rive d'un manteau blanc. C'est le début de l'hiver à Genève. Je prends le bus en direction de Rive. Des enfants en tenue d'hiver, avec des boules de neige dans les mains, font l'ambiance dans le bus. A travers ses vitres, je filme avec la caméra vidéo de mon téléphone portable en faisant un long «travelling avant» sur le lac Léman et les montagnes du Jura recouvertes de neige. La bande son est constituée par la chanson Turn, T Turn, Turn des Byrds, version live des années 1980 qui est on line sur Youtube, les cris de joie des enfants, les différentes langues parlées par les passagers du bus et la voix enregistrée de l'hôtesse des TPG qui annonce les différents arrêts. La neige me fait penser à mon prochain voyage à Denver (Colorado, Etats-Unis), en avril 2009, où je présenterai au 100e congrès de l'Association
américaine pour la recherche sur le cancer (AACR), une partie de mon travail de recherche réalisé durant mon séjour à Genève.
On the road again vers l'Amérique de l'an 2009.
F. C.
*Universitaire


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