L'université algérienne produit annuellement une masse énorme de thèses, de mémoires et d'études scientifiques et techniques qui demeurent inexploitées et non valorisées, ont déploré hier des chercheurs. Intervenant au titre d'une journée d'étude sur “l'information scientifique et technique” abritée par la bibliothèque centrale de l'université de Boumerdès, des chercheurs de différentes universités du pays ont déploré l'inexploitation des produits de la recherche universitaire par des secteurs utilisateurs. Ils ont expliqué cette situation par la non-“informatisation” de ces produits qui demeurent à leur état brut, soit en copie d'imprimerie seulement, ont-ils indiqué. “Ce problème constitue une contrainte effective pour la diffusion de l'information scientifique et technique et sa mise à la disposition des chercheurs, étudiants et autres citoyens et milieux économiques et industriels demandeurs”, ont-ils relevé, expliquant par-là encore sa “non-exploitation, avant de finir avec le temps par tomber au rebut faute de demandeurs”. D'autres intervenants durant cette journée ont estimé, pour leur part, que l'origine de cet état de fait est à chercher dans les “insuffisances constatées dans l'organisation du secteur des bibliothèques universitaires chargées de la gestion, du stockage et de la diffusion de cette information technique et scientifique”. “Cette organisation est en inadéquation avec les moyens mobilisés par la tutelle dans ce sens”, ont-ils souligné, d'où le désintérêt affectant le produit de l'université algérienne de la part de tous les acteurs censés s'y intéresser, ont-ils ajouté. Pour remédier à cette situation, le sous-directeur des systèmes du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Mostghanemi Mohamed, a fait part de l'initiation par la tutelle de plusieurs projets à l'échelle locale (entre des universités nationales et des organismes de recherche algériens), et dans le cadre du partenariat avec des organismes et universités européennes notamment. Il a cité à ce titre le projet du Réseau régional interbibliothèques universitaires du Centre (Ribu) inscrit au titre de la valorisation de l'information scientifique et technique produite par l'université algérienne. Le programme Ribu a été lancé en 2005 en partenariat avec deux universités européennes. Il vise, dans sa première phase, à relier via le Net 10 bibliothèques universitaires du centre du pays entre elles. Il est question de stocker le fonds documentaire de l'ensemble de ces universités, estimé à un million de documents, ouvrages et revues diverses, dans ce réseau, pour pouvoir le mettre à la disposition des étudiants et chercheurs. Synthèse R. N.