Il était 9h30. La banque regorgeait d'un monde fou, qui, en ce début de semaine se bousculait devant les guichets pour les multiples opérations de retraits ou de versements. La chaîne s'allongeait à chaque seconde et la chaleur étouffante du mois de juillet rendait l'air irrespirable malgré les trois climatiseurs de la grande salle. Le temps passait et les clients s'impatientaient malgré la bonne volonté des employés, qui, derrière leurs ordinateurs, essayaient tant bien que mal d'aller vite en besogne. Tout à coup, la grande porte en verre de la banque s'entrouvrit, et un mendiant en loques, les cheveux et la barbe en broussaille, fit irruption en traînant devant lui un sac de ciment. Quelques têtes se tournèrent et certains "Bourgeois" trop bien habillés dans de belles tenues d'été, affichèrent une moue dédaigneuse à son égard. Le mendiant jetait des regards à droite et à gauche, tout en avançant au milieu de la salle, le sac de ciment sur ses épaules. Quelques âmes charitables lui tendirent quelques pièces de monnaie qu'il hésita tout d'abord à prendre, puis les accepta et les enfouit dans l'un des multiples trous de ses loques. Un agent de l'ordre essaya de le chasser des lieux, mais le mendiant, lui lança d'un air plutôt hautain : - "C'est pour affaire que je suis ici", ce qui eut pour effet de déclencher l'hilarité du policier, qui s'éloigna en désignant sa tête de l'index, démontrant par son geste que le mendiant était complètement fou. Ce dernier s'assit sur un journal posé à même le sol, en serrant "amoureusement" son sac contre lui. Il avait l'air bien pensif et personne ne fit plus attention à lui. Les heures passaient, lentes et ennuyeuses. Vers 11h30, la chaîne du guichet "versement" commençait à rétrécir et il ne restait plus que deux clients, qui, au bout d'une dizaine de minutes quittèrent la banque l'un après l'autre. Et c'est à ce moment là que l'incroyable se produisit. Le mendiant se releva et se dirigea d'un pas alerte au guichet en transportant dans ses bras le sac de ciment. Il s'appuya contre le comptoir et lança au préposé : - "C'est pour un versement". Levant les yeux de son travail, le caissier le regarda bien droit dans les yeux en hochant la tête : - "Pauvre bougre…tu feras mieux d'aller voir ailleurs… nous travaillons ici…tu sais…" lui dit – il . Sans se décourager, le mendiant relança d'un air plus autoritaire…"c'est pour un versement…regardez…" Il dépose alors son sac de ciment sur un tabouret, l'ouvre et en retire des liasses de billets au grand étonnement général. En un clin d'œil, le mendiant fut entouré et sans l'intervention efficace de deux policiers, " l'incident" aurait tourné au drame. C'est que le sac de ciment contenait au moins 50.000.000 entre euros et dollars. D'où vient tout cet argent ? Pour la petite histoire qui fera le tour de la ville, nous avons su que " le pauvre mendiant" était un grand commerçant émigré. Et dire qu'il ne trimbalait qu'un sac de ciment !. Y.H.