Pour ce responsable, sa banque n'aura pas de difficultés à porter son capital à 10 milliards de dinars à fin 2009 et se conformer ainsi à la nouvelle réglementation de la Banque d'Algérie. Société générale Algérie ne devrait pas rencontrer de problème pour augmenter son capital et se conformer aux nouvelles mesures des autorités monétaires algériennes. C'est du moins ce qu'a affirmé, mardi, le président du directoire de la banque algérienne, filiale du groupe français, Société Générale, lors d'une cérémonie d'inauguration d'une nouvelle agence opérationnelle, il y a deux mois, à Bordj El Kiffan (Alger). Le capital de la banque est actuellement de 2,5 milliards de dinars. M. Gérald Lacaze a indiqué que Société Générale Algérie, depuis plusieurs mois, est en attente d'autorisation de la Banque d'Algérie de porter le capital à 5,5 milliards de dinars. Une décision prise déjà l'année dernière par la maison mère. Le président du directoire a souligné que depuis son ouverture le groupe Société Générale “a toujours conservé ses profits dans les comptes de sa filiale. En d'autres termes, il n'y a pas eu de remontée de dividendes vers l'actionnaire”. “Entre les apports nouveaux, les bénéfices, les encours et autres, on doit pouvoir arriver à porter le capital à 10 milliards de dinars avant la fin de l'année”, a indiqué M. Gérald Lacaze. Pour rappel, le Conseil de la monnaie et du crédit a ainsi décidé, le 25 décembre 2008, de quadrupler le capital minimum des banques et des succursales de banques à 10 milliards de dinars et de porter à 3,5 milliards de dinars celui des établissements financiers et des succursales d'établissements financiers. La Société Générale Algérie (SGA) élargit, petit à petit, son réseau et développe ses activités de banque de détail. Alors que leur nombre ne dépassait pas 8 à fin 2004, la banque a inauguré mardi sa 51e agence. Deux autres agences ont été aussi agréées par la Banque d'Algérie. Au total Société Générale affiche un réseau de 53 agences. Celle inaugurée à Bordj El Kiffan est dédiée aux particuliers et à la clientèle professionnelle. M. Gérald Lacaze précise que Société Générale, contrairement aux rumeurs, “n'arrête pas le crédit aux particuliers”, estimant que les prêts consentis par la banque “ne sont pas des prêts à la consommation”. Pour Le président du directoire “les crédits à la consommation sont des crédits qui sont faits sur les points de vente”. À la Société Générale, on les appelle “crédits bien-être” qui ne sont pas affectés à un produit bien déterminé. “Ce n'est pas un crédit qu'on distribue chez un concessionnaire automobile ou le vendeur électroménager. Le client peut utiliser son crédit pour l'achat d'un bien mais aussi pour les frais médicaux, le mariage ou autres… Ce n'est pas un crédit à la consommation”, a expliqué M. Gérald Lacaze, indiquant avoir pris bonne note du souhait des autorités de réduire cette activité de peur d'un surendettement. Du coup Société Générale a décidé de réduire la production de crédits aux particuliers. La banque a porté le minimum de ressources mensuelles exigées à 35 000 DA au lieu de 25 000 DA auparavant. En d'autres termes, il faut avoir un salaire de 35 000 DA par mois pour accéder à un prêt particulier. M. Gérald Lacaze précise que sur 150 milliards de dinars d'engagements, 25 milliards seulement sont alloués aux particuliers, relevant que “le taux de défaut est très faible”. Société Générale a aussi relevé son taux de base à 6,90%, qui sera en vigueur à partir de 15 janvier prochain. En parallèle, la banque a augmenté le taux de rémunération des dépôts, “à des taux supérieurs à ceux offerts par les acteurs publics de la place”, pour favoriser les dépôts et donc de collecter davantage de ressources. “Ces mesures sont prises dans le cadre de la gestion de la trésorerie. On ne peut pas prêter ce qu'on n'a pas. Nous sommes obligés de respecter les règles prudentielles. Quand il n'y a pas assez de dépôts, on augmente les coûts de crédit, avec la rémunération des dépôts”, explique le président du directoire de Société Générale. M. Gérald Lacaze rappelle, en outre, les difficultés que rencontrent les banques privées de travailler avec les entreprises publiques. Théoriquement, les entreprises publiques sont désormais libres de s'attacher les services d'une banque privée. Malgré l'abrogation de la mesure faisant obligation aux entreprises publiques de déposer leurs avoirs que dans les banques publiques, peu de modifications ont été enregistrées dans les faits. Société Générale possède dans son portefeuille plus de 8 000 entreprises privées algériennes et seulement 4 sociétés publiques. “C'est bizarre, sachant qu'une grande partie de l'économie algérienne est entre les mains d'entreprises publiques. Je ne porte pas de jugement, c'est seulement un constat”, conclut M. Gérald Lacaze. Meziane Rabhi