Décidément le feuilleton confus de l'Assemblée populaire de Aïn D'heb, une commune située à 80 bornes au sud-ouest de la wilaya de Tiaret, n'arrive pas à voir son dénouement. En effet, après plus de cinq mois de frictions politiques, tout laisse considérer que cette APC, composée de 11 élus (6 FLN, 3 ANR et 2 FNA), s'achemine droit vers une situation d'un imbroglio certain. C'est du moins ce que l'on déduit du communiqué cosigné, en ce début de l'année et dont nous gardons une copie, par 9 membres (5 FLN, 2 ANR et 2 FNA) et faisant objet d'un retrait de confiance au maire d'obédience FLN. Ce dernier, lit-on dans ce document, est admonesté pour une gestion “absolutiste” et des dépassements en tous genres à leur égard. En substance, les élus contestataires, qui se sont présentés à notre bureau, réclament purement et simplement son départ inconditionnel du poste de maire. “Sans vouloir aucunement nuire à la bonne marche de l'APC, et encore moins à l'environnement citoyen de notre commune, nous sommes même déterminés à remplacer le maire actuel par un autre issu du même parti, et c'est d'ailleurs ce que nous avons consigné sur le procès-verbal dont vous avez une copie”, nous affirmera l'un d'eux, parrainé par le parti de Rédha Malek. Pour rappel, la situation s'annonçait déjà hérissée en septembre dernier quand 5 membres, 1 FLN, 2 ANR et 2 FNA, avaient signé une déclaration commune interpellant les pouvoirs publics à intervenir pour assainir la situation qu'ils prétendaient catastrophique. Dès lors, le maire en question, que nous avions pris le soin de contacter, avait catégoriquement démenti les imputations portées contre lui. Ce dernier avait alors maintenu que les mentors de cette démarche s'attaquaient bien auparavant à lui pour des mobiles escamotés. “Je n'hésiterai pas un moment pour dire à ces derniers que la politique réaliste à Aïn Dheb, comme ailleurs, doit incontestablement se traduire par un pragmatisme politique qui doit décrire une conduite locale basée plus sur des questions pratiques que sur des principes théoriques ou éthiques. Mais le contraire veut que certains élus ne sont dans l'assemblée que pour une obsession malheureuse de s'enrichir sur le dos de la population qui attend mieux d'eux”, soutenait-il pour rappel. Pour revenir à l'allure actuelle entreprise par les neuf membres, le P/APC se dit encore une fois consterné par la version évoquée. “Comment peut on parler d'une gestion unilatérale alors que le plus commun des citoyens peut lire sur le tableau d'affichage de la mairie la répartition officielle des commissions et, mieux encore, j'ai toujours agi, en toute mon âme et conscience, en sorte que mêmes les autres membres soient associés à toute décision aussi ordinaire puisse-t-elle être”, s'interroge ce dernier que nous avions pu contacter sur son téléphone portable. Néanmoins, il agrémente cette feuille de route par le programme qu'il avait lui-même initié et qui porte sur les réunions du conseil qui devaient se tenir chaque quinzaine. S'agissant de cette dernière réunion qui portait sur le retrait de confiance, le maire n'a pas été par la langue d'un muet pour fulminer tout simplement que cette séance a été en violation à la réglementation. “On a profité de mon absence pour siéger et sortir avec cette déclaration pour le moins irresponsable dont les commanditaires ne sont que ceux qui ne cessaient de me faire pression pour apporter un changement au sein de l'exécutif, chose à laquelle je n'ai pas voulu obtempérer et qui fait aujourd'hui le mobile de ma mise en cible”, avait-il conclu. Par ailleurs, l'on croit savoir que la wali de Tiaret n'a pas mis du temps pour réagir à cette situation en convoquant, pour la journée de mardi dernier, une réunion avec l'ensemble des élus de cette commune. Une rencontre de conciliation qui devait remettre les choses sur les rails mais qui n'a pas apporté du nouveau dans cette confusion dont le feuilleton continue. R. SALEM