Il arrive que les liens du sang n'aient rien de fraternels, ce n'est pas Hannibal Lecter qui dira le contraire. Les visites qu'il reçoit en prison n'ont rien d'amicales non plus… Pour un homme qui se targe de croquer la vie à pleines dents, le moral n'y est pas cette fois. Comparé au Silence des agneaux, Dragon rouge, diffusé ce soir sur Tf1 en deuxième partie de soirée, semble malheureusement bien blême… Y a-t-il mort d'homme pour autant ? 11 ans après la sortie du Silence des agneaux, Hannibal joue, encore une fois, avec nos nerfs et notre estomac. Dans Dragon rouge, le spectateur découvrira pour la première fois Hannibal avant sa capture et apprendra comment et par qui il a été appréhendé. Et comme Hannibal ne serait pas Hannibal sans le colossal Anthony Hopkins, il revient accompagné cette fois d'Edward Norton, la preuve que ni lui ni les agneaux n'ont dit leur dernier mot. “Trois ans après avoir arrêté le docteur Hannibal Lecter, Will Graham vit paisiblement avec sa femme et son fils en Floride. Affecté, cette mauvaise expérience l'a amené à se retirer du FBI.Un jour, son ancien patron vient lui rendre visite. Il a besoin de son aide pour traquer un tueur en série qui a déjà massacré deux familles durant des nuits de pleine lune. Le FBI ne dispose que de quelques jours avant qu'il ne frappe à nouveau. Will ne se sent pas prêt à reprendre du service, mais a-t-il réellement le choix ? Afin de comprendre les motivations de ce tueur, il se voit contraint de demander l'aide du docteur Lecter, qui se trouve au centre de détention psychiatrique de Baltimore... ”. Ce troisième volet de la série du notoire serial killer n'est pas à sa première adaptation cinématographique du roman de Thomas Harris (écrivain américain spécialisé dans le thriller) : en 1986, sort le Sixième sens, de Michael Mann. L'existence de ce film offre au Dragon rouge une double impression de déjà-vu. En effet, le face à face Norton-Hopkins n'est pas sans rappeler ceux du premier opus (Foster-Hopkins), néanmoins, on est loin de la tension palpable, de l'ambiance malsaine, du suspense crescendo et du script diabolique qui lui sont propre.Moins décevant qu'Hannibal (le deuxième), Dragon rouge vaut tout de même le détour, l'intrigue tient la route et le suspense est omniprésent, grâce notamment à un casting haut de gamme et à une réalisation classique mais efficace avec une succession de scènes trashs qui tiennent en haleine le spectateur de bout en bout. Ce troisième chapitre de la saga n'est pas le dernier puisqu'en 2007, la férocité d'Hannibal Lecter sévit à nouveau. L'histoire du film nous plonge encore une fois dans le passé du psychopathe, mais encore plus loin cette fois, au moment où tout a commencé : sa jeunesse. Le titre de cet ultime opus (sans Hopkins) porte d'ailleurs bien son nom : Hannibal Lecter, Les origines du mal. Il est nécessaire — quand même — de rappeler aux anesthésiés à la violence que vous êtes devenus (actualité oblige) que Dragon rouge, diffusé ce soir sur Tf1 à 23h20, est un film qui comporte des scènes violentes… au cas où vous ne l'aurez pas remarqué. ZIAD ACHOUR