Dix-sept harragas, tous originaires d'Oran, plus précisément du populeux quartier des Planteurs, ont eu la vie sauve après avoir été secourus à quelque 20 miles au large des côtes d'Oran, à 5 heures 55 mn dans la nuit de vendredi à samedi. En effet, ces 17 candidats à l'émigration clandestine, âgés de 18 à 35 ans, ont été repérés et récupérés par l'unité 350 du groupement territorial des garde-côtes de Mostaganem, alors qu'ils dérivaient ainsi en mer depuis 3 jours. C'est à partir des côtes de Aïn Témouchent et du lieudit S'baat, qu'ils avaient embarqué à 3 heures du matin, mercredi dernier, jour de la célébration de Achoura. Bien décidés à rejoindre l'Espagne très rapidement et pensant déjouer la vigilance des garde-côtes un jour férié, ces harragas ont vu en fait leurs ennuis débuter lorsque le moteur de leur embarcation s'arrêtera de fonctionner suite à une avarie. Ramenés très tôt samedi matin au port d'Oran, ces 17 hommes étaient très marqués physiquement par leur séjour en pleine mer, alors que la température, depuis quelques jours, est proche de 0 degré et que des vents exceptionnellement glaciaux soufflent sur la Méditerranée. Lors de leur audition par les services de sécurité, ces derniers ont expliqué avoir déboursé la somme de 80 millions de centimes pour les équipements, comme le moteur et l'embarcation devant servir à leur traversée. Et cela sans compter les 6 à 10 millions de centimes, prix de la “place” et de leur passage vers les côtes espagnoles. Les 17 candidats à l'émigration clandestine seront présentés au procureur et probablement poursuivis pour tentative d'émigration clandestine alors même que la législation vient d'être durcie dans ce type d'affaire, mais sans pour autant avoir d'effet dissuasif à l'évidence. Djamila LOUKIL