Scrutée comme l'une des principales régions céréalières du pays, la wilaya de Tiaret s'achemine vers la clôture de la campagne labours-semailles qui s'annonce des plus salutaires, compte tenu de la riche pluviométrie qui nous a exaltés cette année. Ainsi, sur un objectif de 310 000 hectares, 280 000 hectares, dont 70 000 en blé dur, 75 000 en blé tendre, 120 000 en orge et 15 000 en avoine, sont déjà ensemencés, selon les services de l'agriculture de la wilaya. Dans ce contexte, et comme de tradition, le programme intensification couvrira une superficie pour le moins importante au profit des blés dur et tendre, de l'orge et l'avoine. Conjointement à ce dernier, celui dit intermédiaire sera aussi d'appui, selon certaines parties concernées de ce département qui estiment que les emblavures hors programme demeurent toujours considérables. Dès lors que la campagne tire vers sa fin, certains agriculteurs, qui attendaient le début des pluies pour exécuter les travaux du sol, n'ont pu atteindre leurs prévisions, sachant que le terrain est devenu délicat une fois la terre bien arrosée. Et cette contradiction ne peut être qu'à leurs dépens dans la mesure où ils ont dérogé à la conduite traditionnelle du calendrier cultural. S'agissant de la disponibilité des semences et intrants, les services concernés se félicitent des efforts consentis quant à une préparation adéquate de cette campagne qui n'a souffert, selon certains agriculteurs contactés, que de minimes carences bureaucratiques, mais vite résolues. Néanmoins, la même source fait état d'un esprit attrayant pour cette campagne qui semble avoir déjà la grâce de Dame Nature, compte tenu des dernières pluies tombées au bon moment. En matière d'assistance financière, tous les ingrédients semblent être déjà de mise afin de réconforter les travailleurs de la terre jouissant de cette volonté de produire et multiplier. Par ailleurs, autant rappeler que, compte tenu de toute la primauté accordée par les autorités locales quant à la réussite de cette campagne, un programme de travail et de suivi est mis en place et concerne toutes les parties concernées qui sont tenues du maximum de concertation afin de parer à d'éventuels contresens. Toutefois, on ne peut parler de labours-semailles sans faire allusion à certaines autres mesures d'accompagnement, voire d'éventuelles opérations d'intervention pour faire face à certains phénomènes nuisibles, voire les maladies et ravageurs. Dans ce contexte, on se rappelle de l'année 2005 qui a caractérisé la wilaya de Tiaret par la dégradation de pas moins de 53 000 hectares de céréales par la mérione. Dans ce sillage, outre les aléas climatiques, dont on peut parler actuellement, il est connu que les productions agricoles subissent chaque année des désagréments dus aux maladies et aux ravageurs des cultures. La wilaya de Tiaret n'est que rarement épargnée par ces décadences puisqu'en dépit des efforts monumentaux montrés par les services concernés, la menace a toujours été toujours omniprésente. Ainsi, selon un cadre de la direction de l'agriculture, ce sont les plateaux de Medroussa et Mahdia qui sont à chaque fois les plus touchés, ou, du moins, menacés. Appelé encore “rat des champs” ou “mérione de Shaw”, ce muridé constitue pour l'agriculture, tant sur le plan productivité que rendement, une factice beaucoup plus sérieuse par rapport à celles provoquées par d'autres rongeurs champêtres appelés aussi rongeurs arvicoles. Dès lors, il faudrait préciser que la mérione se caractérise par un taux d'expansion élevé favorisé par la prolificité des naissances et le nombre de portées qui sont généralement de six avec quatre à huit petits chacune. Mais, autant être confiants puisque les services de l'agriculture, soutenus par les autorités locales, ont souvent élaboré des programmes de lutte antimérionique qui débute théoriquement avec la première décade du mois de novembre pour prendre fin en avril. Ainsi, après des séances de vulgarisation tenues à cet effet, où des démonstrations ont été inculquées aux agriculteurs, le raticide utilisable comme appât empoisonné au niveau des terriers est remis aux subdivisionnaires agricoles chargés de la distribution et du suivi immédiat de l'opération de lutte qui est généralement contrôlée par l'inspection pour la protection des végétaux. Kilrat, Dératicide Pese et Detia Raticide sont les produits dits “de choc” utilisés. Pour rappel, ce fléau a commencé à se manifester sérieusement en Algérie en 1992 où l'on enregistrait 200 000 ha infestés à travers 20 wilayas, soit une moyenne de 10 000 ha par wilaya. En 2005, la calamité s'est prononcée davantage pour atteindre 29 wilayas, totalisant 500 000 ha, soit une moyenne de 17 241 ha par wilaya. Toutefois, durant cette même campagne, 2004/2005, la wilaya de Tiaret avait enregistré une superficie infestée de 90 000 ha, soit un taux de 18% du total des 29 wilayas touchées. Nonobstant que la lutte chimique avait été menée assidûment par les services étatiques qui ont mobilisé tous les moyens possibles, l'agriculteur, quant à lui, n'a pas escompté un extremum d'effort pour minimiser (ou éradiquer) les dommages. Tant il est regrettable de constater que la lutte mécanique, qui consiste à détruire les terriers par des labours profonds, notamment au printemps, qui est la période de reproduction de ce rongeur, n'a pas été adéquatement appliquée. Néanmoins, outre les luttes antimérionique et antiacridienne, les services concernés par la vulgarisation agricole, tout comme ceux de l'inspection pour la protection des végétaux, sont interpellés quant à la multiplication des séances de sensibilisation sur la culture des traitements devant protéger et les cultures et la végétation contre d'autres ravageurs. Parmi ces déprédateurs, on peut citer des exemples dont la présence à travers la région ne peut être niée. Il s'agit en effet de “la chenille processionnaire” et du “capricorne asiatique” qui attaquent les arbres forestiers, “le pou de San José” qui trouve sa prédilection dans les arbres fruitiers, notamment le pommier dont il suce la sève jusqu'au dépérissement, “le phylloxera” qui s'attaque à la vigne et “le mildiou” qui ravage la pomme de terre… et autant d'autres ravageurs dont l'agriculteur doit préalablement se méfier avant la propagation, voire prévenir au lieu de guérir. R. SALEM