Le Dr Hadj Hammou Ben Zeguir affirme ne pas trouver les mots pour décrire ce qui se passe dans la bande de Gaza. De retour du poste frontalier de Rafah entre Gaza et l'Egypte, où il avait conduit le convoi humanitaire au profit des populations de la bande, le président du Croissant-rouge algérien, le Dr Hadj Hammou Ben Zeguir, a dénoncé hier “les violations flagrantes du droit humanitaire international” par l'armée israélienne, notamment en ce qui concerne l'usage de bombes à base de phosphore blanc contre les civils. Le président du CRA a, d'ailleurs, qualifié la situation qui prévaut à Gaza de “sans précédant”, expliquant que “l'emploi du phosphore blanc est restrictif et les conventions internationales précisent les conditions de son usage, notamment en présence de populations civiles”. “On en a vu des horreurs dans notre métier, mais, là…” Le président du CRA affirme ne pas trouver les mots pour décrire ce qui se passe dans la bande de Gaza considérant qu'il n'y a pas plus éloquent que les photos des victimes des bombardements israéliens. “Nous sommes dans la phase aiguë et l'aide humanitaire doit se poursuivre jusqu'à sa consolidation”, insiste-t-il. Le convoi du CRA à la tête duquel se trouvaient deux médecins urgentistes a pu passer facilement les points de passage à partir de la frontière égyptienne. Les deux médecins dont le Dr Khouidmi, référent du CRA, ont pu gagner l'hôpital Al-Shiffa où ils ont pris leur quartier, assure M. Ben Zeguir. Dans cet hôpital, note le président du CRA, le Dr Khouidmi connaît pas mal de monde, car c'est lui qui a formé le personnel urgentiste de l'établissement. Une autre équipe de médecins plus étoffée devrait les rejoindre sur place dans quelques jours. D'ailleurs, affirme M. Ben Zeguir, “plusieurs centaines de médecins et de secouristes algériens ont demandé au CRA de les envoyer à Gaza”. À la question de savoir si l'Algérie va recevoir dans ses établissements hospitaliers des blessés palestiniens, le président du CRA a indiqué que le ministère de la Santé a dégagé à cet effet 200 lits dans les structures publiques et que des cliniques privées auraient demandé à prendre en charge un certain nombre de blessés. Quant à l'évaluation des besoins des populations palestiniennes, le président du CRA a indiqué qu'un travail de collaboration se fait avec le Croissant-rouge palestinien afin de déterminer les priorités dans les aides. Le président du CRA souligne que des contacts ont été entrepris avec les responsables du Croissant-rouge égyptien et du Croissant-Rouge palestinien ainsi qu'avec ceux du Comité international de la croix-rouge (CICR) pour définir les besoins et les moyens d'intervention, soit par le transfert des blessés vers l'Algérie ou par leur prise en charge au niveau des hôpitaux égyptiens. “Pour le moment, on nous a surtout signalé des besoins en couvertures, en pochettes de sang et en vivres”, précise-t-il, tout en estimant que “les chiffres importent peu dans une telle situation parce que tout ce que nous faisons n'est jamais suffisant et qu'il faut toujours faire plus”. Une autre évaluation des besoins se fait avec l'ambassade de Palestine à Alger. Selon M. Ben Zeguir, l'autre mission confiée à la délégation algérienne, qui s'est déplacée samedi dernier jusqu'à la frontière entre l'Egypte et Gaza, a été de faire le nécessaire pour faciliter le rapatriement des familles algériennes désireuses de rentrer au pays. “Nous sommes en contact avec elles et 3 sont déjà au poste de Rafah pour accomplir les procédures de passage nécessaires à leur retour au pays”, explique le président du CRA. Le convoi humanitaire acheminé par le Croissant-rouge algérien aux populations de Gaza a pu pénétrer dans la bande, samedi dernier, via le terminal de Rafah à la frontière avec l'Egypte. Deux médecins spécialistes des situations de catastrophe ont conduit le convoi constitué de deux ambulances et une trentaine de tonnes de médicaments, de matériel médical et chirurgical et des vivres. H. S.