Il était une fois, la peinture algérienne. C'est dans ce sillage que s'inscrit cette exposition. Ce “léger survol” de l'art pictural de notre pays se veut un état des lieux de la peinture post-indépendante, de 1962 à nos jours. Pourquoi 62 ? Une date qui a été le déclic pour beaucoup de nos artistes avec tout ce qu'elle véhicule comme symbolique. Un rappel de l'histoire artistique. Depuis le 8 janvier 2009, se tient, à la galerie Racim, sise à l'avenue Pasteur, à Alger, une exposition d'arts plastiques. Cette exposition a pour thème “Les arts plastiques en Algérie, au fil du temps”. Organisée par l'Union nationale des arts culturels (Unac), sous le haut patronage du ministère de la Culture, cette exposition est une sorte de mini-panorama léger de la peinture algérienne. Une sorte de clin d'œil ; car, selon M. Aroussi, président de l'Unac, “pour aller plus en profondeur, il faudrait plus de moyens, plus d'espace pour pouvoir contenir les œuvres de tous les artistes qui font la richesse et la diversité de l'art pictural algérien”.D'ailleurs, le choix des œuvres exposées répond à certaines conditions : disponibilité des œuvres au niveau de l'Unac, disponibilité des artistes… Haut en couleur, mais surtout en luminosité – “l'artiste algérien, dans toutes ses situations, a appris à mettre en valeur la lumière” – tous les tableaux exposés interpellent, racontent une histoire. Ou plutôt une histoire commune, celle de l'art plastique algérien, mais à des époques et moments différents. En fait, ces œuvres sont, comme dirait le célèbre écrivain russe, Tolstoï, le “miroir brisé”, de la société… notre société. Chacune est porteuse d'évènements, joyeux ou malheureux, qu'ils soient personnels ou collectifs, appartenant “à la cité”. Disposés selon un ordre relevant plus du goût et de la couleur que de la chronologie, les tableaux dégagent, malgré un dispatching aléatoire, une cohérence et une harmonie sans pareilles. Une disposition douce pour le regard… Un ensemble bien mélangé, harmonieux. Des toiles de grands maîtres de la peinture algérienne côtoient celles de la nouvelle génération, de la relève. Se racontant, se murmurant leur existence, ces œuvres révèlent au grand jour les différentes étapes par lesquelles l'art plastique algérien est passé. Les styles et les courants se chevauchent, se juxtaposent, sans souci de priorité ou de légitimité historique.Le style naïf de Baya, très représentatif de la perception de l'artiste du monde et de la vie, s'intègre bien avec celui de l'école du signe, plus connu sous le nom d'aoucham (dont les plus représentatifs sont Cheggrane, Martinez ou Khadda), ou avec les autres styles comme le conceptuel ou semi-figuratif (Nourredine Ferroukhi, Kheira Bouslimani, Zoubir Hellal, Valentina Ghanem…).À force de passer d'un tableau à un autre, d'un courant à un autre, on a cette impression d'aller vers un art tout à fait nouveau, tout à fait libre. Une sorte d'attente et d'appréhension de l'avenir ! À rappeler que cette même exposition a été présentée récemment au Musée des arts contemporains du Caire, où elle a connu un franc succès. C'est une exposition qui a détonné par la lumière qui se dégageait de chaque toile. Une lumière bien mise en évidence. Au point où le ministre de la Culture égyptien (lui aussi peintre) en a été surpris. Amine IDJER