Ils avaient en leur possession d'importantes sommes d'argent destinées au financement d'Al-Qaïda Maghreb. Damas vient de livrer aux autorités algériennes trois nationaux, identifiés comme étant des terroristes d'Al-Qaïda. Selon le quotidien londonien El Hayat, qui a dévoilé cette information il y a deux jours, ces individus ont été arrêtés sur leur chemin du retour vers l'Algérie, alors qu'ils tentaient de traverser clandestinement la frontière avec l'Irak. Les services de sécurité syriens cités par le journal assurent qu'ils se sont rendus en Irak pour récolter de l'argent au profit d'Al-Qaïda Maghreb, à laquelle ils sont affiliés. D'importantes sommes d'argent qu'ils devaient transférer en Algérie ont été trouvées en leur possession. Les financements proviendraient d'une branche de l'organisation d'Oussama Ben Laden, se trouvant en Irak. Ils étaient destinés à consolider la logistique du groupe de Droukdel. Fort probablement, les trois terroristes sont issus des contingents d'Algériens enrôlés par Al-Qaïda et envoyés accomplir le djihad en Irak. Leur rôle en tant qu'agents de liaison est inscrit dans la stratégie d'Al- Qaïda, qui implique une profonde solidarité entre ses différentes branches en matière de soutien logistique. El Hayet rappelle que les Etats-Unis ont envoyé des experts en Algérie l'été dernier, afin de les aider à mieux lutter contre les techniques utilisées par Al-Qaïda pour obtenir des financements. L'extradition des trois Algériens a été rendue possible grâce à l'existence d'une convention en la matière entre l'Algérie et la Syrie, datant de 1983. Rien ne dit pour autant si c'est la première fois qu'elle a été utilisée dans le cadre de transfert de terroristes. Pour l'heure, les autorités algériennes se sont abstenues de commenter cette affaire, qui intervient alors que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, doit se rendre cette semaine à Damas, dans le cadre de la réunion de la première session de la Grande Commission mixte entre les deux pays. Si le chapitre de la coopération sécuritaire n'a pas été adjoint officiellement à l'ordre du jour de cette rencontre, des entretiens bilatéraux sur la question ne sont pas pour autant exclus. Longtemps accusée de soutenir le terrorisme international, la Syrie apparaît aujourd'hui comme un pays vulnérable, en proie à une menace persistante d'Al-Qaïda. Le 27 septembre dernier, un attentat à la voiture piégée secouait un quartier de la capitale Damas, entraînant la mort de 17 personnes. Al-Qaïda, qui est connue pour son hostilité au régime baâssiste, s'est félicitée de cette attaque. En 2006, l'organisation de Ben Laden avait tenté de faire exploser une bombe dans les locaux de l'ambassade des Etats-Unis. S. L.-K.