Les services de sécurité du royaume reconnaissent n'avoir “localisé” que 200 activistes sur les 600 qui sont passés par les camps d'entraînement d'Al-Qaïda. Les inquiétudes sur le terrorisme au Maroc se révèlent d'autant plus fondées que l'Espagne vient de dévoiler avoir été avertie par les autorités de Rabat que 600 Marocains avaient combattu ou avaient été formés dans les camps du réseau terroriste Al-Qaïda en Afghanistan, en Bosnie ou en Tchétchénie. Selon le quotidien madrilène El Pais, dans cette liste, Rabat reconnaît n'en avoir identifié que 200. Ce n'est que début juillet que le juge antiterroriste espagnol, Baltasar Garzon, chargé d'enquêter sur les attentats terroristes de Madrid, a été informé par les Marocains. Si 200 des 600 terroristes marocains avaient été identifiés ou sont sous contrôle policier, la question des 400 autres reste entière et préoccupante. Ils sont dans des lieux de séjours inconnus et les traquer, c'est comme chercher une épingle dans une botte de foin. Les autorités marocaines ont établi ce recensement à partir de listes de combattants découvertes dans les quartiers militaires d'Al-Qaïda en Afghanistan. Ces informations auraient permis au juge Garzon d'affirmer le 15 juillet dernier devant la commission du parlement espagnol chargée d'examiner la gestion des événements qui ont suivi les attentats du 11 mars à Madrid qu'il y avait au Maroc entre 900 et 1 000 personnes opérant dans une centaine de cellules radicales islamistes. “Je pense qu'il s'agit d'une des principales menaces auxquelles l'Europe est confrontée”, avait-il déclaré, suscitant une vive réaction de la part des marocains très inquiets de voir les étrangers ne plus priser la destination de leur pays. Le juge Garzon devait estimer, quelques jours plus tard, que l'évaluation de ce nombre pouvait être le résultat d'une “confusion” dans un entretien à la chaîne de télévision marocaine 2M. Garzon avait alors admis que ces groupes ne se trouvent pas nécessairement tous au Maroc. Ils peuvent se trouver même en Espagne ou en Europe où il y a une perméabilité des frontières. À ce jour, 17 terroristes, en grande majorité des marocains, ont été placées en détention provisoire en Espagne pour leur implication présumée dans les attentats de Madrid qui ont tué 191 personnes et en ont blessé 1 900, le 11 mars dernier. D. B.