De l'avis de plusieurs banquiers avisés, plus particulièrement les dirigeants de banques privées étrangères, le gisement monétaire a tendance à se tarir ces derniers temps. Ceci, pour trois raisons, au moins : 1 - l'existence d'un marché informel spéculatif. Il s'agit, pour l'essentiel, de porteurs de sachets noirs en dinars et devises qui agissent ouvertement sur la place publique, à l'image des revendeurs de métaux précieux. L'argent détenu par ces spéculateurs échappe au circuit bancaire légal et à l'imposition fiscale. Il s'agit d'une masse monétaire détenue dans les bas de laine. Sur le plan économique, cette masse monétaire qui échappe aux circuits légaux réduit la vitesse de rotation de la monnaie, donc le rendement monétaire par la diminution de la multiplication des transactions, et constitue ainsi un pactole de la fraude et de l'évasion fiscale ; 2 - un dispositif bancaire légal très discriminatoire : il est, en effet, permis aux seules banques publiques d'activer sur le marché monétaire libre. À titre d'exemple, la BEA, qui détient une partie essentielle des ressources d'entreprises du secteur des mines et de l'énergie, peut allouer des dinars à un taux interbanques de l'ordre de 3,5 à 5% à d'autres banques publiques, telles que la BNA et la Badr, fortement sollicitées par des entreprises étatiques en très grande difficulté financière. Toutefois, la BEA ne peut prêter sur ce marché monétaire aux banques privées algériennes ou étrangères, plus sollicitées en termes de crédit pour les PME et PMI, bien que des compagnies d'assurances sur le crédit aient été mises en place récemment ; 3 - les banques privées peuvent augmenter leur surface financière par le biais de la capitalisation. Cependant, selon les affirmations des dirigeants de ces banques – voir le dernier numéro de la revue Entreprise – celles-ci sont cantonnées dans un mécanisme de capitalisation de dividendes réinvestis en Algérie. En effet, pour échapper à l'imposition fiscale par un prélèvement d'office de 15%, les maisons mères préfèrent opter pour un réinvestissement des dividendes réalisés en Algérie. Pour sortir de ce labyrinthe, les autorités financières, notamment le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque d'Algérie, doivent intervenir pour instaurer une véritable régulation financière : a - ouvrir le marché monétaire aux banques privées pour obtenir un meilleur rendement financier de la monnaie en circulation et réduire la surface de thésaurisation, tout en réprimant le marché informel ; b - appliquer strictement la loi sur la monnaie et le crédit en écartant toute forme de discrimination entre banques publiques et banques privées ; c - dissocier la rémunération du crédit par une fourchette de taux différenciés, en donnant l'avantage au crédit destiné aux PME/PMI, génératrices de valeur ajoutée et d'un enrichissement économique. Ceci s'appelle la régulation financière par le haut. M. S. A. Lexique FOB : Franco on board. Traduction franco à bord, c'est-à-dire à l'arrivée au port de destination. Les prix Fob (ou les statistiques Fob), incluent le coût total de l'importation d'une marchandise, soit le prix d'achat, et les coûts de l'assurance, du transport et autres consentis en devises. La marchandise étant livrée jusqu'au port d'embarquement seulement. CAF, CIF ou CF : abréviation signifiant coût assurance et fret (CAF en français ou CIF en anglais). Généralement, les exportations sont toujours exprimées en CAF. Actuellement, l'assurance étant inclue par le transporteur maritime ou ferroviaire, il ne reste que le prix et le fret, d'où l'abréviation CF. La marchandise étant livrée jusqu'au port de débarquement, c'est-à-dire au pays de l'acheteur contrairement à la formule Fob. Donc le prix exprimé en C et F est généralement et logiquement plus cher que celui exprimé en Fob.