Après le SOS lancé par les syndicalistes de l'UGTA, c'est au tour des élus de l'APW de monter au créneau en appelant, avant-hier, à l'ouverture du complexe agroalimentaire de Corso qui demeure fermé depuis plus de trois ans. “On ne cesse de parler de création de zones d'activités et du manque de ressources pour la wilaya, alors qu'un immense complexe situé à quelques encablures du siège de la wilaya est fermé sans raisons apparentes”, martèle le Dr Ouzeriat du Parti des travailleurs. S'exprimant lors des travaux de la session de l'APW consacrée à l'adoption du budget primitif pour l'année 2009, M. Ouzeriat a tenu à souligner l'importance de ce complexe qui employait plus de 800 travailleurs, aujourd'hui au chômage et regrette qu'on ne fasse aucun effort pour le rendre opérationnel, dira-t-il. De nombreux élus de l'APW se sont interrogés en marge de cette réunion sur le silence des huit parlementaires que compte la wilaya de Boumerdès, et qui avaient l'occasion d'interroger le Chef du gouvernement sur cet épineux problème considéré comme la seule tache noire laissée à la fois par l'opération de privatisation et par le séisme du 21 mai 2003. Fortement endommagé par le séisme du 21 mai 2003, ce complexe considéré comme le plus grand en Afrique est aujourd'hui abandonné. Pourtant, une étude pour le confortement de cinq de ses silos endommagés a été faite par le cabinet de Génie parasismique, dynamique et sismologie (GPDS), un bureau d'études socialisé sélectionné lors d'une consultation qui a regroupé de nombreux bureaux d'études étrangers. Les études et les plans d'exécution ont été approuvés en 2004 puis remis au groupe Eriad d'Alger en sa qualité de maître d'ouvrage, mais à ce jour, rien n'a été fait bien que des engagements aient été donnés à l'époque aux travailleurs pour le démarrage des travaux. On a même avancé le nom de l'entreprise algérienne Hydrotechnica retenue pour entamer les travaux de confortement. Le professeur Chelghoum, spécialiste dans le génie parasismique, a effectué plusieurs visites à Corso et avait lui-même encouragé le groupe Eriad à entamer les travaux de confortement. Mais toujours rien. En 2006, le groupe Eriad décide, contre toute attente, de se séparer des 1400 travailleurs qui restent sur le site et qui s'occupaient essentiellement de gérer le stockage des produits appartenant à des entreprises privées nationales. De faux espoirs ont été donnés aux employés en parlant d'une entreprise tunisienne qui devait prendre possession du complexe. L'annonce a été faite à la presse par le directeur de la Société de gestion de participations (SGP), qui a clairement indiqué que le complexe de Corso sera cédé à une société tunisienne, en l'occurrence Couscousserie du Sud. Le Chef du gouvernement d'alors, M. Ahmed Ouyahia, appuie la proposition. Mais curieusement, le projet tombe avec le départ de ce dernier. D'autres entreprises font le tour à Corso dont des entreprises algériennes et étrangères intéressées par des prises de participations dans le capital du groupe Eriad, mais découragées par la piste tunisienne, elles abandonnent à leur tour. Le gigantesque complexe est actuellement laissé à l'abandon. Une entreprise de gardiennage composée d'une cinquantaine de personnes assure la surveillance des installations. Les dépenses pour cette opération de gardiennage sont estimées à plus de 15 millions de dinars. Les élus de l'APW espèrent que le cri qu'ils viennent de lancer en direction des pouvoirs publics ne sera pas sans écho. M. T.