Les syndicalistes de Boumerdès ont appelé hier les pouvoirs publics à se pencher sur le complexe de l'Eriad de Corso demeuré fermé depuis plus de trois ans, de même qu'ils ont demandé la régularisation de la situation du groupe EPLF de Boumerdès. S'exprimant à l'occasion de la tenue du 4e congrès de l'union locale UGTA de Boumerdès, les représentants des travailleurs, issus de différents secteurs d'activité, ont exprimé leurs vives préoccupations quant au silence affiché jusque-là par les pouvoirs publics au sujet du complexe agroalimentaire de Corso. “Ce complexe, considéré comme le fleuron de l'industrie agroalimentaire et qui employait plus de 800 travailleurs, est toujours fermé et les promesses faites pour sa réouverture n'ont pas été tenues”, lit-on dans le bilan d'activités de l'union locale. Le document ajoute que “le complexe est abandonné à son triste sort et certains de ses silos endommagés par le séisme du 21 mai 2003 n'ont jamais été réparés”. Les congressistes ne voient pas d'inconvénient à ce que cette structure soit cédée à des privés. “Pourvu que le travail et la vie économique reprennent dans cette wilaya”, affirment-ils. Les syndicalistes se sont interrogés également sur le retard enregistré pour le règlement du dossier de l'EPLF responsable syndical. Les congressistes ont également posé le problème des filiales de l'EPLF dont certaines sont carrément paralysées à cause du blocage des ventes de leurs produits. “Ces entreprises rencontrent toujours des difficultés, notamment les problèmes d'approvisionnement du chantier et les retards dans le paiement des salaires des travailleurs”, se plaignent encore les rédacteurs du document. Evoquant le problème de Kanaghaz, les congressistes ont encore une fois apporté leur soutien aux syndicalistes de cette entreprise comme ils ont dénoncé dans leur rapport “toute forme d'hégémonie et de centralisme de décision qui risque de porter atteinte à l'unité des travailleurs”. Les représentants des travailleurs ont dénoncé la privatisation de certaines entreprises, notamment MAG Sahel de Corso cédée, selon le rapport de l'union locale à une entreprise privée sans le consentement des travailleurs. “Pourtant, c'est l'une des meilleures entreprises algériennes et c'est la seule entreprise publique qui représente le secteur du froid en Algérie”, affirme le rapport de l'union locale qui précise que les travailleurs de cette unité ont été indemnisés à un taux de 5% au lieu des 10% prévus par l'article 28 de l'ordonnance 01-04 du 20 août 2001. De nombreux intervenants ont exprimé leurs inquiétudes sur la mouture en préparation et qui concerne le droit du travail. “Nous ne savons encore rien sur cet avant-projet qui vise à précariser davantage l'emploi”, a indiqué un syndicaliste alors qu'un autre s'est interrogé sur le silence observé au sujet du fameux article 87 bis. Les syndicalistes ont regretté l'absence de certains responsables à ces assises pour connaître les vrais problèmes que rencontrent les travailleurs de la wilaya. À noter que le congrès a élu, hier, Hadhoum Saïd, secrétaire général de l'union locale pour un mandat de quatre années. M. T.