Plus de 30 employés de l'Eriad de Corso, dont 23 agents de sécurité, observent depuis deux jours un sit-in à l'intérieur de l'enceinte du complexe Eriad pour protester contre la décision de leur licenciement. Ces travailleurs — la plupart des pères de famille qui assuraient le gardiennage du complexe de Corso qui n'est plus opérationnel depuis septembre 2006 — disent avoir été choqués par la décision émanant de la direction générale du groupe Eriad d'Alger qui leur a signifié la fin de leur contrat de travail. “Ils veulent nous faire remplacer par d'autres personnes alors que dans les moments difficiles, c'est nous qui avons assuré la protection des installations du complexe”, affirment les protestataires qui précisent “avoir continué à exercer leur mission après la fermeture du complexe avec des contrats de travail non conformes et ne répondant pas à la réglementation en vigueur”. Ils affirment avoir accompli cette mission avec leurs propres moyens en assurant le gardiennage de plus de quatre unités et de cinq batteries de silos disséminées sur plus de 17 hectares. “C'est nous qui réparions l'éclairage public et les installations endommagées du complexe, et c'est pour cela que nous ne comprenons pas cette ingratitude”, soulignent ces travailleurs qui viennent de saisir par lettre le directeur général du groupe Eriad de Corso lui demandant l'annulation de ces décisions. Pour rappel, le complexe de l'Eriad de Corso, qui employait plus de 800 travailleurs, a fermé ses portes depuis plus de trois ans et tout le personnel a été congédié. Un liquidateur a été nommé et un peu plus d'une trentaine de travailleurs ont continué à assurer des missions de gardiennage, de comptabilité et de maintenance de certaines installations. Récemment, de nombreux élus de l'APW et des syndicalistes de l'Ugta sont montés au créneau pour exiger des pouvoirs publics la réouverture de ce complexe considéré comme la seule tache noire laissée à la fois par l'opération de privatisation et par le séisme du 21 mai 2003. Fortement endommagé par le séisme du 21 mai 2003, ce complexe, considéré comme le plus grand en Afrique, est aujourd'hui abandonné. Pourtant, une étude pour le confortement des cinq de ses silos endommagés a été faite par le cabinet de Génie parasismique, dynamique et sismologie (GPDS), dirigé par le professeur, et les études ainsi que les plans d'exécution approuvés en 2004 ont été remis au groupe Eriad d'Alger en sa qualité de maître de l'ouvrage, mais à ce jour, rien n'a été fait bien que des engagements aient été pris à l'époque vis-à-vis des travailleurs pour le démarrage des travaux qui auraient été confiés à l'entreprise algérienne Hydrotechnica.