Seddouk a appris à se contenter du peu : 4, 5 milliards de DA de budget alloué en PCD au titre de l'exercice 2009 contre 3,2 milliards de DA en 2008. Un taux de chômage explosif, plus de 5000 constructions illicites et un vaste terrain domanial bradé sous prétexte de servir de “zone d'activité”, en jachère depuis 16 ans ! Le décor est planté. Seddouk, berceau du héros révolutionnaire Chikh Ahheddad, mérite-t-elle un tel triste sort ? “Partir d'ici à tout prix”, c'est le credo de tous les jeunes de Seddouk et des collines limitrophes. Ici, seule l'éducation nationale, pourvoyeur d'emplois numéro 1, une poignée de PME et quelques petits commerces permettent un débouché aux populations. Rares sont les jeunes qui ont la chance de trouver un emploi dans la zone d'activité d'Akbou, à une quinzaine de kilomètres. Le reste, tout le reste, doit émigrer loin, dans les grandes villes ou même très loin, à l'étranger. Alors n'y a-t-il vraiment aucune solution pour créer de l'emploi ici ? L'action publique est jugée “inerte”. Pire, les Seddoukis gardent en mémoire la triste histoire de…1993. Trente-deux pseudos investisseurs avaient acquis à l'époque des terrains auprès de l'agence foncière de la wilaya. Seize ans plus tard, seule une PME est aujourd'hui entrée en activité. Depuis, Seddouk a appris à se contenter du peu : 4, 5 milliards de dinars de budget alloué en PCD au titre de l'exercice 2009 contre 3,2 milliards de dinars en 2008. “C'est insignifiant !”, peste Djamed Yalaoui, le P/APC. “Rien que la rénovation des conduites d'eau potable et l'assainissement nécessitent plus de 3 milliards de dinars. Le réseau AEP est vétuste. Il date de l'époque coloniale”, explique le maire. Autre souci des Seddoukis : le logement. 1800 demandes s'entassent dans les tiroirs des services sociaux. Face à cette demande explosive, l'offre est des plus insignifiantes : Une commission de daïra s'apprête à arrêter la liste définitive des….92 bénéficiaires de logements sociaux. “La wilaya a réservé 10 logements pour les fonctionnaires du ministère de la Défense et les victimes du terrorisme”, révèle le maire. Autre créneau : le LSP. 92 logements construits dans le cadre de cette formule socio-participative sont au stade des finitions. “Tous sont réservés aux fonctionnaires. La liste des acquéreurs sera arrêtée incessamment”, précise M. Yalaoui. Face à cette carence, pour ceux qui ont la chance d'avoir un parent à l'étranger, c'est l'auto-construction qui a la cote. Sauf que, faute de titre de propriété, plus de 5000 constructions illicites ont été recensées. Les particuliers attendent d'être régularisés depuis des années. En vain. La raison ? Les services des domaines ont mené entre 2002 et 2005 une opération de cadastre. “Un travail bâclé et approximatif”, pestent les propriétaires. Résultat : l'opération de régularisation des biens se heurte à des insolubles litiges. Pour mettre fin à cette anarchie, l'assemblée communale a réclamé auprès des services domaniaux le gel de la délivrance des certificats de possession et d'assainir la situation au préalable. Par ailleurs, le maire dit avoir un projet qui lui tient à cœur : faire réaliser une gare routière. “La wilaya a promis d'inscrire le projet. On attend”, s'impatiente le maire. Aussi, l'APC a demandé l'inscription au titre du PSD de 8 opérations d'amélioration urbaine. Les travaux viennent d'être lancés sur trois sites, pour un montant de 12 milliards de centimes. Des petits chantiers qui s'ajoutent à d'autre petites opérations effectuées récemment : la rénovation des conduites d'eau, l'éclairage public et le revêtement en béton des ruelles à Ighil, Cité Berkani et Takaats et enfin la réfection du chemin communal menant à Tivouamouchine. Toutefois, il reste deux projets en souffrance pour cause d'insuffisance des crédits alloués : le drainage du stade communal et l'aménagement d'une petite salle de sport. Une autre salle omnisports devrait être réalisée dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014. Autres petits projets acquis et qui seront financés par le Fonds des collectivités locales (FCCL) : une bibliothèque (1,5 milliard de centimes) et une crèche municipale (1,2 milliard de centimes). Les études viennent d'être lancées. Saïd L.