En plus du froid qui règne encore sur la ville de Constantine, l'atmosphère était tout aussi glaciale, hier, à l'aéroport Mohamed-Boudiaf de cette ville, après l'incident survenu la veille, sur l'un des appareils battant pavillon national. Chez le personnel d'Air Algérie exerçant dans l'enceinte aéroportuaire, bien qu'elle soit difficilement détectable, la tension était encore présente hier en milieu de journée. Pour les membres du personnel interrogé par nos soins, le décollage échoué de l'ATR n'a été qu'un incident isolé, sans grande conséquences. En effet, ce genre d'incidents est courant dans les différents aéroports et il est sans risque tant que les pneus n'ont pas encore quitté le tarmac. Les quelques voyageurs qui étaient présents dans l'aérogare et qui attendaient leurs vols n'étaient, pour la plupart d'entre eux, pas au courant de l'incident. “Ah bon… j'ignorais qu'un avion avait raté, hier, son décollage… personne ne nous a informés !” nous a déclaré une passagère du vol Constantine-Hassi Messaoud. En revanche, ceux qui étaient au courant de l'accident de la veille, ils n'y prêtaient pas grande attention. “Que voulez-vous qu'on fasse ? La route est tout aussi dangereuse, en cette période de l'année que l'avion. Il n'y a aucune alternative, sauf peut-être, annuler son voyage. Mais certains d'entre nous ont réservé leurs places depuis des semaines, car ils ont des obligations et des engagements qu'ils doivent honorer”, affirme un autre passager en partance pour Alger. “Je pense qu'il s'agit de ce genre d'accidents qui peuvent arriver et je suis confiant dans la compagnie Air Algérie en matière de sécurité de ses vols”, tranche une passagère en instance d'embarquement sur le vol d'Alger. Pour rappel un ATR, aéronef dans la catégorie des modules 70 places, a dérapé de la piste alors qu'il s'apprêtait à décoller, sans faire de victimes si ce n'est la panique des passagers qui étaient à bord. Une fois l'appareil immobilisé sur le tarmac et les passagers débarqués, l'avion a été dégagé de la piste, quelques heures plus tard, permettant ainsi la reprise normale du trafic aérien. Par ailleurs, une commission d'enquête dépêchée d'Alger était, hier, à pied d'œuvre à l'aéroport de Constantine. Sa mission est de déterminer les causes et les circonstances de l'incident. Le contrôle est normal dans de telles circonstances et il est, dans l'approche managériale d'Air Algérie, un audit nécessaire dans le cadre de la politique qualité. En attendant les conclusions des travaux des membres de cette commission, deux hypothèses sont avancées. Selon la première, au moment du décollage, une roue de l'appareil aurait crevé, ce qui a provoqué le dérapage et la sortie de la piste de l'ATR. Selon la seconde, porté par le vent, l'appareil qui devait rejoindre l'aéroport Houari-Boumediene à Alger, a dévié de sa piste pour aller heurter une balise. Lynda Nacer