C'est aujourd'hui, au palais de la culture Moufdi-Zakaria, qu'aura lieu le lancement des festivités du Centenaire de la tariqa alawiyya. Pour cet événement, un programme riche et varié a été élaboré par les organisateurs. À cet effet, de nombreuses activités sont prévues dans plusieurs villes d'Alger, et qui s'étaleront tout le long de l'année 2009. Organisée sous le haut patronage du président de la République, cette manifestation est placée sous le thème de l'humanité et de la religion. Fondée en 1909 par le cheikh Sidi Ahmed ben Mustafa al Alawi (d'où le nom de la tariqa) de Mostaganem, un savetier doué de capacités particulières, que son initiateur et maître, le cheikh Sidi al Bouzidi, découvrit en lui et l'encouragea pour les développer et ce, en suivant son enseignement. Très vite, le cheikh Sidi Ahmed ben Mustafa al Alawi montra des aptitudes des plus exceptionnelles dans la perception, la compréhension, ainsi que l'acquisition du Coran, au point où l'élève dépassa le maître. Ayant acquis un grand savoir, il fondit sa propre voie d'initiation et d'enseignement spirituels. À rappeler que depuis la mort du Prophète (Sur Lui la Prière et la Paix), cela se passait ainsi : l'enseignement du Messager d'Allah fut double, car, comme reconnu et dit par la tradition, le Prophète a transmis le message céleste, à savoir le Coran et son interprétation, ainsi qu'un enseignement plus profond (souvent occulté) : exotérisme et ésotérisme. Et c'est ce dernier élément qui constitue la base et le propre de toute voie initiatique comme la tariqa alawiyya qui est l'aboutissement actuel d'une “silsila” (lignée) de plusieurs “turuq” (voies). Chacune d'elles est rattachée à celle qui la précède, remontant ainsi jusqu'à l'enseignement du Prophète. Pour mieux cerner, surtout comprendre, ce que véhicule ce grand mouvement de spiritualité et de foi, il est utile de citer deux “turuq”, les plus connues et répandues en Algérie : la tariqa tidjania, fondée par le cheikh al Tidjani près de la ville de Touggourt, et la tariqa al rahmania du cheikh Sidi Abderrahmane des Issers, très connue en Kabylie. Toutefois, d'autres “turuq” ou voies se sont propagées dans plusieurs pays et vastes régions, remportant un grand succès auprès des habitants de ces contrées si bien qu'ils en sont devenus adeptes et ce, grâce au message de paix et de spiritualité qu'elles véhiculent. À titre d'exemple, on peut citer : la mawlawiyya des célèbres derviches tourneurs, fondée par Jalal al Din al Rumi de Konya en Turquie, et qui se répandit par la suite dans tout l'Orient, depuis le XVe siècle et jusqu'à nos jours. La nakashbandiyya du cheikh Nakashbandi. Elle aussi a eu autant d'expansion et des milliers de disciples que la précédente. D'autres encore, comme la qadiriyya de Sidi Abdel Kader al Jiallani de Bagdad. Cette dernière connaît des disciples en Algérie, connus pour implorer le célèbre saint par cette très connue évocation “ya Sidi Abdelkader”. Il y a aussi shadûliyya du Cheikh Sidi Abou al Hassan al Shadûli, évoquée par “ya Abou al Hassan !”…À rappeler que les manifestations de ce Centenaire sont loin de célébrer les visions religieuses et les préceptes véhiculés par la tariqa alawiyya. Car l'année 2009, année de la célébration du Centenaire de ladite tariqa, a été placée sous le thème de l'humanité. En effet, le programme des manifestations de l'année 2009 touchera différents domaines. Il s'articule autour de sept thèmes : “L'environnement et la terre”, “L'éducation d'éveil”, “Les médias”, “Le Coran”, “La spiritualité”, “La mondialisation” et “L'avenir”. Amine IDJER
