Dégradation de l'environnement, urbanisation anarchique et non planifiée, une industrialisation incontrôlée, la croissance rapide du secteur informel, moyens mal utilisés, absence de contrôle, tels sont les mots qui reviennent à chaque fois pour décrire l'état de nos villes et de nos cités. Plus de 6 691 personnes ont été affectées par la leishmaniose en 2007, la plupart recensées dans les wilaya de Biskra, M'sila et Batna, a affirmé, mercredi dernier, le Pr Zoubir Harrat, parasitologue à l'Institut Pasteur d'Algérie, lors de son intervention à l'occasion de la journée d'information sur l'hygiène du milieu, organisée à l'INPED de Boumerdès par la SNC BPI/ENH-Doudah, une entreprise pionnière du commerce des produits phytosanitaires et d'hygiène publique en Algérie. “Cette maladie redoutable progresse en direction du pays puisqu'on a recensé plusieurs cas à Médéa ces deux dernières années”, a indiqué le Pr Harrat, qui a relevé que le pic de cette maladie a été atteint en 2005 avec 30 227 cas enregistrés avant que ce chiffre ne s'abaisse de la moitié en 2006. L'orateur, qui s'adressait aux 600 participants, dont de nombreux présidents d'APC, des animateurs de bureaux d'hygiène de l'environnement, venus de plusieurs wilaya du pays, a expliqué l'apparition de nouveaux foyers de la maladie à travers le territoire national, à cause du manque d'hygiène mais aussi à cause de l'expansion urbanistique anarchique. De nombreux thèmes liés à la santé public et à l'environnement ont été également développés lors de cette rencontre intitulée “Un territoire propre pour un développement local durable”. Les nombreux professeurs et experts qui animaient cette journée ouverte par M. Nezzar, conseiller du ministre de l'Environnement, et de M. Salem, directeur de wilaya de l'environnement, ont tenu à relever, lors de leurs interventions, la situation non reluisante de nos villes et villages en matière d'hygiène et, surtout, l'incapacité des responsables et des citoyens à y remédier et faire face à une situation devenue alarmante. Dégradation de l'environnement, urbanisation anarchique et non planifiée, une industrialisation incontrôlée, la croissance rapide du secteur informel, moyens mal utilisés, absence de contrôle, ce sont les mots qui reviennent à chaque fois pour décrire l'état de nos villes et de nos cités. Le directeur général de l'établissement d'hygiène de la ville d'Alger (Hurbal), M. Ouamer Makhoukh, a mis l'accent, lors de son intervention, sur le rôle des collectivités locales dans la protection de l'environnement et la préservation de la santé des citoyens. “Les collectivités locales sont des acteurs-clés de la promotion et du développement durable dans la mesure où elles doivent apporter leur concours à l'application des politiques d'environnement adoptées à l'échelon national”, a-t-il indiqué. Il mettra en garde les P/APC sur les conséquences désastreuses qui peuvent se produire à cause d'un mauvais traitement des questions liées à l'environnement et d'une mauvaise gestion du parc immobilier de la commune. “Une mauvaise gestion des déchets engendre un effet répulsif aux touristes, aussi bien nationaux qu'étrangers”, dira M. Ouamer Makhoukh, qui regrette le peu d'importance donnée à la communication par les APC. L'orateur ajoutera que le nettoiement de la voie publique suppose des ouvrages réalisés dans les règles de l'art. “La qualité de la voirie est déterminante pour son entretien et son maintien en état d'hygiène”, a-t-il précisé. Et d'ajouter : “Il y a donc matière à méditer sur les insuffisances en matière de propreté, et le lien avec le développement est tellement évident que cela justifie un coût du service public à revoir à la hausse car il est loin du standard international.” D'autres intervenants, à l'image du Dr Hammou Mohamed qui, médecin entomologiste médical dans sa communication, évoquera le concept ville-santé, un concept qui est en vigueur depuis deux ans dans de nombreuses villes européennes et qui est absent en Algérie, sauf dans la ville d'El-Khroub, dira t-il. Dr Hammou abordera dans son intervention les conditions et les exigences pour parvenir à un environnement sain. De son côté, l'imam Nor de la zaouïa Ethalibi des Issers a demandé que les communications de ces journées soient traduites et données aux imams des mosquées pour leur vulgarisation, notamment celles concernant certaines épidémies provoquées par les problèmes d'hygiène. M. T.