Le ministre de l'Intérieur a affirmé que l'élection présidentielle aura lieu le 2 ou le 9 avril prochain. Le président du Conseil de la nation a recommandé aux électeurs de choisir entre “la poursuite de l'action de renouveau national entamée depuis 10 ans (…) ou une orientation politique à la finalité inconnue”. Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Noureddine Zerhouni, a affirmé, hier au Conseil de la nation à la fin de la cérémonie de clôture de la session parlementaire d'automne, que l'élection présidentielle aura lieu le 2 ou le 9 avril prochain. “La date exacte du vote n'a pas encore été arrêtée”, a-t-il soutenu. Le manque de précision du membre du gouvernement, à deux mois de l'échéance électorale, semble être dicté par le respect des formes. Il revient, en effet, au chef de l'Etat, de convoquer le corps électoral pour le scrutin présidentiel, 60 jours avant la date du vote, et ce, conformément à une disposition constitutionnelle. Dernièrement, en marge d'une autre manifestation politique, le ministre de l'Intérieur s'est montré encore davantage évasif en évoquant trois dates possibles pour le prochain rendez-vous électoral, soit le 26 mars, le 2 ou le 9 avril. Il est déjà trop tard pour la première date citée, les délais de convocation du corps électoral étant dépassés de plusieurs jours. Si le premier magistrat du pays ne rend pas public, aujourd'hui, le jour du déroulement de l'élection présidentielle par décret, il ne restera plus que le 9 avril pour célébrer la messe électorale. Les sources politiques concordent pour dire que les Algériens seront appelés à voter pour leur nouveau président de la République à cette date-là. Ce qui justifie, d'ailleurs, la tenue de la cérémonie d'annonce de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à un troisième mandat, pour le 12 février prochain, à la coupole du complexe sportif Mohamed- Boudiaf (5-Juillet) sur initiative des partis de l'Alliance présidentielle et de quelques organisations de masse. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a indiqué que les services de son département ont “enregistré dix-huit candidatures à la présidentielle”. Il a précisé que douze concurrents potentiels du président Bouteflika ont retiré entre 150 000 à 180 000 imprimés. À noter qu'une candidature à la magistrature suprême n'est valide que si son auteur réussit à obtenir 600 signatures d'élus nationaux ou locaux ou 75 000 souscriptions d'électeurs dans au moins 25 wilayas. Lors du dernier scrutin d'avril 2004, cinq candidats – outre l'actuel occupant du palais présidentiel — sont parvenus à franchir l'écueil des signatures, c'est-à-dire Saïd Sadi, Abdallah Djaballah, Ali Benflis, Faouzi Rebaïne et Louisa Hanoune. S'il est déjà connu que le président du RCD et l'ex-secrétaire général du FLN ne se mettront pas en lice dans la course à la présidentielle, on ne sait pas encore si les trois autres retenteront l'aventure. M. Zerhouni a affirmé que l'identité des personnes qui ont retiré les formulaires de candidature sera connue dans les jours à venir. Il a informé, dans la foulée, qu'environ 18 millions d'électeurs ont été recensés par ses services. Il n'en demeure pas moins que l'augmentation de la masse de l'électorat n'écarte pas le spectre d'une forte abstention, que semblent craindre les plus hauts responsables de l'Etat. Hier, lors de son allocution de circonstance, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a incité “chaque citoyen et chaque citoyenne à assumer ses responsabilités dans la consécration de cette orientation et cette option par une participation massive à la prochaine élection présidentielle”. Il a mis d'emblée l'électeur devant le choix “de la poursuite de l'action de renouveau national entamée depuis 10 ans et la réalisation de ses objectifs ou une orientation politique à la finalité inconnue”. Le deuxième personnage de l'Etat a estimé que les citoyens ne doivent pas la rater : “C'est une précieuse opportunité pour exprimer son opinion et sa position.” Souhila Hammadi