Le ministère de tutelle attend plus de transfert de technologie et de formation de la part de ses partenaires allemands. L'Etat a consacré une enveloppe de plus de 20 milliards de dollars en projets d'investissement dans le secteur des ressources en eau pour la période de 2000-2008. Le ministère a mis en œuvre pendant ces huit dernières années une politique de développement du secteur de l'eau. À travers cette stratégie, il a été projeté d'accroître la mobilisation des ressources en eau, de réhabiliter les structures afin de réduire les pertes, de restaurer les infrastructures d'assainissement et de moderniser les superficies irriguées… Ce sont là, en joutant la réforme du cadre juridique, réglementaire et organisationnel, les cinq principes sur lesquels est fondée cette politique. Les principaux indicateurs avancés par des sources au ministère, indiquent que l'Algérie disposera, dès l'année 2009, d'un parc de grands ouvrages composé de 72 barrages d'une capacité de mobilisation globale de 7,4 milliards de m3. Pour les transferts d'eau, et à travers les 2 programmes de développement mis en œuvre depuis 2000, il y a 21 grandes adductions d'eau qui ont été réceptionnées. Elles permettront de remédier à la situation de déficit. Des aménagements en aval des barrages, construits mais non connectés, vont être réalisés. Concernant le parc de stations de traitement d'eau potable, il est passé de 15 unités d'une capacité de 1,25 million de m3/j d'eau traitée à 38 stations d'une capacité de traitement à 2,75 millions de m3/j. Par ailleurs, le programme de dessalement d'eau de mer comprend la réalisation de 13 stations de capacité variable (la plus importante est celle d'Oran avec 500 000m3/j), qui produiront à terme 2,26 millions de m3/j, ajoutent les mêmes sources. Concernant l'alimentation en eau potable (AEP), les pouvoirs publics ont mis en priorité ce segment depuis 1999, en engageant de gros investissements pour l'amélioration du taux de raccordement, de desserte et de dotation. Ainsi, le taux de raccordement des ménages aux réseaux d'AEP est passé de 78% en 1999 à 92% en 2007. Quant à la dotation quotidienne, elle est passée de 123 à 165 litres par habitant en 2007. De 1999 à 2007, la fréquence de distribution de l'eau dans les 1 541 chefs-lieux de commune du pays a connu une nette évolution. La distribution quotidienne est passée de 45% à 70%, celle de 1 jour/2 (de 30% à 18%) et de 1 jour/3 (de 25% à 12%). À Alger, par exemple, 40% des communes sont passées au H24. En ce qui concerne l'assainissement, une progression de plus de 80% du linéaire national des réseaux d'assainissement a été réalisée, portant ce dernier de 21 000 à 38 000 km. Ce programme a permis aussi la réhabilitation de 20 stations d'épuration qui étaient à l'arrêt, la réalisation de 40 nouvelles et la construction de 50 stations de lagunage, soit un total de 130 stations d'épuration des eaux usées. La mise en service de ces infrastructures a permis de disposer d'une capacité installée d'épuration des eaux usées de 270 millions de m3/an qui devra passer dès 2009 à 600 millions de m3/an, soit une capacité de traitement des rejets de l'ordre de 82%. S'agissant du volet hydraulique agricole, la superficie irriguée qui était de 350 000 hectares en 1999 est passée à 860 000 hectares. Cette situation a été présentée, hier, au cours d'une conférence sur la coopération algéro-allemande dans le secteur de l'eau. Le marché algérien est donc ouvert à tous les investisseurs étrangers. Des opportunités sont ainsi offertes aux opérateurs allemands afin d'investir dans des créneaux tels que les unités de fabrications de produits de l'eau. Ce que demande le département de M. Abdelmalek Sellal dans ce type de partenariat avec les Allemands est le transfert de technologie et la formation. Que ces investisseurs mettent à la disposition des Algériens leur expérience et les success stories de 150 ans enregistrés dans le domaine de l'eau. “Le transfert technologique et la formation que doivent assurer les entreprises allemandes aux opérateurs algériens sont deux paramètres indispensables pour toute coopération durable”, souligne le ministre allemand de l'Environnement, de la Protection de la nature et de la Sécurité nucléaire, M. Sigmar Gabriel. Badreddine KHRIS