Les déchets plastiques, on les trouve au bord des routes, entassés ou éparpillés. Parfois ils volent, d'autres fois, ils s'accrochent aux arbres. De nos jours, on les trouve même dans les espaces verts. Par exemple à Alger, la forêt de Baïnem, le parc de Ben Aknoun ou encore le Jardin d'essais en sont envahis. À maintes reprises, les pouvoirs publics avaient promis de “régler le problème des sachets plastiques, notamment ceux de couleur noire”. Cependant la situation ne fait qu'empirer et les déchets plastiques ont juste changé de couleur. Il n'y a pas si longtemps, le sachet en plastique était payant et les ménages en consommaient moins. Depuis sa gratuité, le couffin est en voie d'extinction tandis que le sachet en plastique se généralise, dans toutes les couleurs et de toutes les tailles. Les commerçants l'utilisent systématiquement même lorsqu'il s'agit d'une baguette de pain ou d'un paquet de cigarettes… Voici donc un cas similaire à notre pays où la solution, face à une surconsommation de plastique, semble se profiler. Cet exemple est tiré d'un reportage diffusé le 11 novembre 2008 au journal de 13h sur France 2. Cela se passe en Inde, où les déchets sont un véritable fléau. Deux frères industriels ont eu l'idée de tirer profit de la masse de plastique usagé disponible en le recyclant dans les routes ! Ils ont déjà réalisé des centaines des kilomètres de ces routes révolutionnaires et créé par voie de conséquence un grand nombre d'emplois. Du plastique, les rues de Bingalor, au sud de l'Inde, en sont remplies, à l'image de toutes les villes du sous-continent indien. Mais depuis quelque temps, les ramasseurs ont vu leurs revenus augmenter substantiellement. À l'origine de cette envolée du prix, un industriel indien qui a eu une idée toute simple. “Nous voulons nous débarrasser de tout ce plastique qui encombre et salit nos rues, c'est une vraie menace pour notre environnement, nous voulons transformer ces déchets en matériaux de construction, pour faire des routes”, dit l'industriel indien qui se balade sur une rue jonchée de déchets plastiques. Il faut savoir que les Indiens sont les plus gros consommateurs de plastique au monde. Dans son usine, l'industriel explique que les sacs plastiques sont récupérés puis triés, séchés et déchiquetés, ce qui permet d'obtenir la matière première qui sera incorporée à de l'asphalte classique. Le procédé a fait ses preuves. Plus de 500 kilomètres de route ont été construits avec ce revêtement qui compte 8% de plastique recyclé. C'est bon pour l'environnement mais aussi pour d'autres choses. Marchant au bord d'une des routes qu'il a construites, l'industriel explique : “Cette route a été faite il y a six ans et elle est restée intacte, il n'y a ni nids-de-poule ni fissures.” Ce sont donc des routes au revêtement plus élastique, qui résistent mieux à la chaleur et aux pluies torrentielles de la mousson indienne et qui en plus, absorbent pour l'instant 10% des 10 000 tonnes de déchets plastiques générées chaque année par la ville de Bingalor. De nombreuses villes, dont la capitale Delly, marchent sur les pas de Bingalor. D'autres pays comme le Bangladesh ou le Sri Lanka étudient la question. Alors, pourquoi ne pas y penser en Algérie ! A. H.