La célébration de la Journée mondiale des zones humides a réuni, cette année, aujourd'hui, au lycée Mohamed-Boudiaf, professeurs, élèves du club vert L'Espoir, des éléments de la circonscription des forêts (ingénieurs, inspecteurs et brigadiers), du Parc national de Chréa, du club vert de Chiffa avec le responsable d'approvisionnements de l'entreprise de Chiffa Extral-Bio, M'hamed Bouridj. La présence de cette entreprise de distillation d'huiles essentielles biologiques à partir de végétaux (feuilles d'arbres, rameaux, aiguilles, tiges, fleurs, écorces, résidus forestiers…), issus de la forêt et qui serviront de base à des produits parapharmaceutiques, cosmétiques, alimentaires et détergents, se voulait pour les forestiers qui l'ont invitée, une preuve que la forêt fournit de multiples avantages sur le plan environnemental, esthétique, sanitaire et autres qui s'ajoutent aux avantages d'ordre économique, “mais aussi que l'on peut en tirer profit sans lui nuire”, nous explique M. Boukerche, responsable de la circonscription forestière d'El-Affroun. L'établissement a abrité une communication présentée par le Parc national et la circonscription des forêts. Un bref exposé a été fait sur la convention de Ramsar, traité intergouvernemental constituant le cadre de la coopération internationale en matière de conservation et d'utilisation rationnelle des zones humides, ainsi que sur l'intérêt écologique des 42 zones humides d'Algérie classées au niveau national, leur importance pour la conservation de la diversité biologique et le bien-être de l'homme. L'accent a été mis sur le lac de Tamezguida (Dhaya) en raison de sa proximité, de son intérêt économique, de la beauté de son site. La fiche technique dont il a fait l'objet par le Parc national le place en bonne position sur la liste des zones humides. Avec le lac de Tamezguida, l'Algérie comptera, alors, 43 zones humides. Les communications ont suscité un intérêt certain des élèves (ceux, surtout, du club vert du lycée Mohamed-Boudiaf) qui n'ont pas manqué de poser des questions pertinentes s'articulant autour de l'équilibre écologique, la biodiversité des espèces, la protection des zones humides et les pénalités auxquelles s'exposent les personnes qui portent atteinte à l'environnement. À ce titre, l'on apprendra que l'administration des forêts demande la révision des textes (datant de 1984) relatifs au régime général des forêts, des lois sur l'environnement, du code de procédure pénale et le durcissement des sanctions applicables aux délits. Une exposition riche et variée (œuvre des élèves du club — et à sa tête Hadjera Larras, jeune employée de la direction de l'environnement — avec le concours du Parc national, des forestiers d'El-Affroun et du club de l'environnement de Chiffa) de photos, spécimens d'arbres offerts par la circonscription des forêts et dont certaines espèces forestières et d'ornement (acacias, cyprès, jacarandas jasmin) ont été plantées le matin même au lycée, de tableaux peints par les élèves et illustrant la beauté de la nature d'Algérie, d'animaux empaillés (mammifères et amphibiens vivant dans le Parc national), dépliants… qui a attiré l'attention des visiteurs se tiendra toute la semaine au lycée Boudiaf. Les élèves du jeune club créé à la rentrée et qui ont initié plusieurs activités (dont la plantation d'une cinquantaine d'arbres dans leur établissement, des sorties vertes éducatives, l'organisation de séances de sensibilisation autour de la protection et l'entretien des arbres…) et ateliers ont des projets ambitieux plein la tête. Ils consacrent chaque jeudi après-midi à une réunion des membres, quand leurs camarades se défoulent dans les matches et autres entraînements sportifs. Un sacrifice mais aussi une passion. M. Bouridj déplore le fait qu'Extral-Bio (implantée au lieu même de l'ancienne distillerie de jasmin, de géranium et de tubéreuses qui exportait des extraits vers l'Europe) soit peu connue du fait d'un manque de publicité. La vente des produits de l'entreprise, pourtant de qualité, se limite à une échelle locale en direction des pharmacies, des conditionneurs, des centres de remise en forme, des hammams… informés souvent par le bouche à oreille. Le secteur des huiles essentielles qui présente, dans le monde, un potentiel de développement très intéressant du point de vue économique et de développement de nouveaux produits a, pourtant, de bonnes perspectives d'avenir en Algérie. L'entreprise de distillation d'huiles essentielles située au cœur de la Mitidja devrait avoir de beaux jours devant elle. Avec juste un effort en matière de marketing et de publicité. F. Seman