Les atermoiements des représentants du groupe en Algérie concernant la révision des salaires, l'amélioration des conditions de travail par la mise en place d'équipements de protection individuelle et l'élaboration du statut de la cokerie ont été perçus comme des signes de mauvaise volonté. Alors que l'inspection du Travail s'active à l'organisation, dès demain dimanche, d'une réunion de conciliation, la situation sociale reste tendue au complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El-Hadjar. Le conseil syndical UGTA d'entreprise, qui est en réunion non-stop depuis lundi dernier, c'est-à-dire au lendemain de la rencontre infructueuse avec la direction générale du complexe sidérurgique autour de la plate-forme de revendications des travailleurs, évoque avec insistance l'imminence d'une grève générale. C'est, en tout cas, ce qu'appréhende son secrétaire général, Smaïn Kouadria, lequel affirme que, cette fois, les 7 200 employés du site d'El-Hadjar sont déterminés plus que jamais à faire pression sur la direction générale d'ArcelorMittal pour qu'elle consente à réviser les salaires et améliorer leurs conditions de travail. Kouadria regrette que la réunion programmée depuis près de deux ans par l'ensemble des travailleurs ait abouti à un désaccord entre les deux parties. Les atermoiements des représentants du groupe en Algérie, dont le P-DG, Bernard Bousquet, concernant la révision des salaires, la prime de productivité, l'amélioration des conditions du travail par la mise en place d'équipements de protection individuelle et l'élaboration du statut de la cokerie ont été perçus par les syndicalistes comme des signes de mauvaise volonté. De leur côté, les dirigeants du complexe expliquent que leur souhait de voir reporter à une date ultérieure l'examen des points qu'expose le partenaire social est motivé par la crise qui secoue le groupe ArcelorMittal. M. Bousquet avait convoqué, rappelons-le, des assemblées générales des différents collectifs des usines d'El-Hadjar pour les informer que la stratégie de croissance adoptée par le géant de la métallurgie allait connaître un gel temporaire mais, néanmoins, significatif, en attendant que le marché se normalise, l'objectif de cette démarche étant de réduire ses coûts de 4 milliards de dollars sur 5 ans. Il annoncera qu'au total, ce sont 9 000 collaborateurs d'Arcelor Mittal qui devront quitter le groupe et ses filiales à travers le monde, ceci tout en réduisant de 30 à 35% sa production et bon nombre de charges de fonctionnement. Le P-DG s'était toutefois voulu rassurant en affirmant que l'Algérie, au même titre que le Maroc, la Bosnie, le Kazakhstan et l'Ukraine, est épargnée des mesures de compression des effectifs prônées dans ce plan de sauvetage du groupe. Un argumentaire qui n'agréent qu'en partie les représentants des travailleurs, avançant de leur côté qu'Arcelor Mittal est plutôt bénéficiaire en Algérie où le géant mondial de la métallurgie réalise un chiffre d'affaires estimé entre 3 et 4 milliards de dollars en Algérie. Deux points de vue différents pour une même situation que l'inspection du Travail de Annaba devra concilier demain, faute de quoi, ce sera l'escalade… A. Allia