Finalement, l'unité cokerie du complexe sidérurgique d'El-Hadjar (Annaba), mise en veilleuse le 11 du mois d'octobre 2009, ne sera pas réhabilitée, encore moins remise à neuf. Ainsi, les informations persistantes qui faisaient état, depuis déjà des semaines, que “la cokerie ne redémarrera jamais” se sont confirmées aujourd'hui à la grande déception aussi bien des syndicalistes que des 300 travailleurs de ladite unité, vieille de 30 ans. Réuni hier dimanche en session extraordinaire, le syndicat de l'usine a décidé à l'unanimité de ses membres, devant le refus de réhabiliter la cokerie, de déclencher une grève générale et illimitée à compter de demain. Cependant, seul le service minimum conventionnel sera observé durant ce mouvement de grève, lequel s'articulera, selon le syndicat, autour d'une plate-forme de revendications. À commencer par l'engagement officiel du groupe ArcelorMittal et des pouvoirs publics pour la réhabilitation de la cokerie et la relance du dossier investissement des unités relevant du process de production (PMA, FHS, aciéries, laminoirs…). Comme il a été exigé aussi l'accompagnement de l'investissement des pouvoirs publics en vue de leur implication directe dans la réhabilitation de la cokerie, ainsi que le lancement du plan d'investissement 2010/2014, et ce, à travers toutes les formules d'aide et d'accompagnement, à savoir la reconduction des avantages du système Andi et ceux aussi accordés par l'Etat et contenus dans la convention d'investissement en cours de validité, la mise en place des mesures de protection de la production sidérurgique nationale et l'assurance de la stabilité des conditions fiscales et environnementales et, enfin, le financement de l'investissement à solliciter auprès du Fonds national de l'investissement avec période de grâce et un taux bonifié avantageux. Aussi, l'installation d'une commission mixte (DG/syndicat) pour l'élaboration d'un dossier sur les postes pénibles et présentant des conditions particulières de nuisance, et qui sera soumis à la centrale UGTA dans le but de faire bénéficier les travailleurs du complexe d'une réduction d'âge de départ légal à la retraite dans le cadre de la loi relative à la retraite, est vivement souhaitée par les travailleurs et le syndicat. Le syndicat exige aussi la conclusion d'un accord collectif portant, entre autres, sur les organigrammes, la revalorisation des métiers-clés et la reconduction de la relation de travail du personnel. Cependant, beaucoup d'observateurs à Annaba croient dur comme fer que la cokerie, dont la pollution a eu raison de la santé de beaucoup de travailleurs et aussi des habitants des régions limitrophes, relève d'un temps révolu et qu'il faudrait mieux s'en débarrasser définitivement, surtout lorsqu'on sait que les travailleurs de ladite unité seront redéployés au sein des autres unités de production. En effet, les plus avertis ont annoncé la couleur depuis que le statut particulier des travailleurs de la cokerie n'a pas été négocié avec la direction d'ArcelorMittal. D'autres informations qui nourrissent davantage ces appréhensions évoquent un investissement lourd de 300 millions d'euros nécessaires pour la remise à neuf de cette unité. Cependant, le partenaire indien gagnerait en investissant dans une autre structure moins polluante que la cokerie. Il serait plus judicieux d'opter pour cette éventualité d'autant plus que la réhabilitation de la cokerie est trop onéreuse et l'importation du produit est moins coûteuse que sa production localement.