Cependant que la crise économique internationale reste au premier plan de l'actualité mondiale, continuent d'affluer, à Alger, des délégations d'hommes d'affaires étrangers à la recherche de possibilités d'investissement, dans le même temps que l'Algérie en est à revoir sa copie en termes de développement industriel et de participation extérieure. L'espace de développement économique et les opportunités d'investissement offertes par l'Algérie sont encore loin d'être négligeables, paradoxalement à la situation de crise et de récession frappant les pays les plus développés. De considérer, par ailleurs, que les effets de cette même crise économique internationale éveille l'intérêt des investisseurs puissants à la recherche de débouchés et conquêtes sur des marchés nouveaux, d'où un attrait certain pour l'Algérie ; cependant que la pénétration économique de ce pays sous-tend d'immenses enjeux sur fond de concurrence internationale entre ces deux grands que sont les USA et l'UE et talonnés par la Chine, l'Inde et le Brésil en plein redéploiement. Aussi, chaque visite de personnalités politiques ou délégations d'hommes d'affaires, en provenance de tous horizons, doit-elle nous faire prendre encore plus conscience de toutes ces opportunités que nous offrons à tout partenaire extérieur intéressé, tandis qu'a contrario; nous ne parvenons pas à lever les contraintes s'opposant à des investissements étrangers réellement positifs et en grand nombre. Partant, toutes ces consultations ne cessant de s'ensuivre n'ont pas eu, à l'évidence, de réelle signification et portée au vu de ce que l'on en attendait au cours de ces dernières années, pas plus qu'elles n'en auront positivement sans la levée de toutes les causes de ralentissement, voire de blocage, des projections d'investissement et d'ouverture ; causes et blocages bureaucratiques ou découlant d'interventions et comportements aux desseins inavoués. Et, en sommes-nous à admettre, donc, que nous sommes bien loin des résultats positifs espérés et attendus, sur fond d'annonces tonitruantes de la privatisation des entreprises et de l'investissement direct étranger, outre les offres de partenariat. Car, pour aussi soutenues et multipliées qu'elles aient été et qu'elles continuent de l'être, encore quelque peu, toutes les rencontres algéro-étrangères n'ont toujours pas abouti à la mise en place de mécanismes à même de favoriser une rapide et importante pénétration de capitaux extérieurs avec ce que cela prédisposerait de développement nouveau, de relance de la production dans tous les secteurs d'activité et de création d'emplois. Là, on est forcément amené à estimer que les parties algériennes accueillantes ou en action de prospective n'ont pas su se montrer assez persuasives sur les chapitres techniques et organisationnels liés à tout investissement ; ne parvenant pas, de ce fait, à inciter leurs interlocuteurs à dépasser le stade de l'approche et de la prospection, cela en tenant compte des capacités d'évaluation de tout partenaire potentiel quant au marché algérien. Aujourd'hui, quelle que soit l'orientation pouvant être donnée en termes de développement économique, il est clair qu'elle devra tenir et prendre en compte une ouverture au libéralisme incontournable ; s'agissant de procéder à l'élimination du très lourd système bureaucratique sévissant à travers l'ensemble de l'Algérie ; de même qu'il sera nécessaire d'éliminer et dépasser les sources et les raisons occultes de blocage n'entrant dans aucune logique politique de l'heure et ne cessant d'entraver la réalisation effective d'un investissement et d'un partenariat étrangers et puissants en d'autres secteurs que celui des hydrocarbures… Il est vrai, d'autre part, que l'on a affaire aux mêmes blocages et difficultés en ce qui concerne l'investissement privé national, à voir que les résultats en la matière sont très loin de ceux pouvant être escomptés au regard des potentialités nationales de développement ! Surtout, dès lors qu'ayant enregistré le grand intérêt de plusieurs pays pour ce qui est de leur pénétration du marché algérien, sous forme d'investissements ou de partenariat, Alger se devait et se doit de juger et de considérer avec une plus grande attention les avis formulés par ceux auxquels il est proposé de contribuer au développement de notre économie. Sur ce plan, la réforme bancaire, la célérité dans les transferts de devises, le foncier industriel, le capital foncier — équipement —immobilier des entreprises ouvertes au partenariat ou à la privatisation sont des points précis sans cesse mis en évidence par les interlocuteurs de tous horizons et nécessitant des dispositions et solutions très rapides et appropriées, sous peine de voir les autorités algériennes comme ne maîtrisant pas leurs propres rouages administratifs et institutions. Et d'en être à convenir, pour l'instant, que l'intérêt national, immédiat et à court terme, est affecté et menacé par les hésitations et autres reculades d'investisseurs et partenaires potentiels pourtant fortement intéressés. Larbi R. Abahri