Pour aussi différents qu'ils soient, les multiples contacts et symposiums algéro-étrangers qui ont eu lieu et continuent de se tenir en Algérie ou en d'autres pays sous les thèmes d'investissement, de partenariat, de coopération multiple, de négociations relatives à l'accord d'association à l'Union européenne ou encore, dans une perspective de développement de l'Union pour la Méditerranée ; outre les différents aller et venues de délégations d'hommes d'affaires étrangers à Alger, n'auront pas abouti, dans le temps et pour l'instant, en termes d'objectifs de partenariat et d'investissements puissants hors hydrocarbures… Un tel constat est d'autant plus inexplicable qu'à elle seule l'Algérie demeure une carte stratégique de première importance pour les partenaires en puissance européens et nord-américains, ce qui n'est plus un secret ?! Et, même les conditions sécuritaires qui se sont très fortement améliorées, de l'avis des observateurs les plus sévères à ce propos, n'auront pas incité, jusqu'ici, les investisseurs étrangers potentiels à s'engager en force dans différents secteurs d'activité pourtant très prometteurs au plan de la rentabilité. C'est dire que les différentes visites, en Algérie, d'hommes d'affaires et autres spécialistes en prospective devraient forcer et amener la partie algérienne à convaincre ses vis-à-vis à dépasser le seul stade d'approche et de prospection ; encore que, sur ce dernier point, il ne faille pas mésestimer, pour exemple, les capacités d'évaluation françaises d'un marché que notre premier partenaire connaît très bien. À ce propos, de noter qu'affiché au grand jour, de façon quasi officielle, l'intérêt du patronat français pour le marché algérien, devrait être considéré dans toute sa dimension et nous amener à juger, avec beaucoup de sérieux, les avis formulés par ceux à qui l'on propose d'investir et de s'investir dans notre économie ; cela revenant à dire, au vu des très faibles résultats en la matière, qu'il y a eu et qu'il existe des sources et des raisons de blocage n'ayant pas permis au partenariat et à l'investissement étrangers de prendre une forme solide et importante, à l'exception des domaines pétrolier et gazier… Il est vrai que les mêmes blocages et difficultés sont en ce qui concerne l'investissement national rendant caduques toutes les formes d'encouragement à celui-ci et à de nouvelles possibilités de développement de multiples secteurs d'activité avec ce que cela laisse supposer de création d'emplois. Et, d'avoir entendu le président Abdelaziz Bouteflika affirmer qu'il était bien conscient de toutes les lourdeurs gênant et ralentissant l'investissement étranger dans notre pays est, pour le moins, très significatif ; d'autant que le chef de l'Etat rassurait, par ailleurs, en annonçant la création d'un “guichet unique” pour le traitement et le suivi des dossiers d'investissements et dont il s'agirait, aujourd'hui, d'établir le bilan. Assurément, la pénétration du marché algérien sous-tend d'immenses enjeux sur fond de concurrence internationale, tant du point de vue industriel et commercial que tenant compte de l'influence géopolitique âprement disputée par ces deux “grands” actuels que sont l'UE et les USA. Aussi, la venue très remarquée de délégations étrangères à caractère économique, si l'on peut dire, devrait-elle nous faire prendre, encore plus, conscience de nos propres opportunités ; celles que nous devrions et prétendons offrir, à cette heure et en toute équité, à tout partenaire-investisseur national ou extérieur, sans être parvenu, cependant et pour l'instant, à des résultats bien tangibles. À l'évidence, plus que jamais, les rencontres entre nos experts économiques et leurs homologues étrangers devraient intégrer cette autre puissance nationale active qu'est le patronat algérien, dans son ensemble, au vu de la nécessité et de l'urgence d'admettre et d'intervenir concrètement contre toutes les causes de ralentissement ou d'arrêt des projections d'investissement aussi bien nationales qu'étrangères et allant, de ce fait, à l'encontre de l'intérêt national immédiat et dans le temps. Larbi R. Abahri