Dans le cadre du programme d'amélioration urbaine 2005-2009, lancé en 2007 par le chef de daïra Aïssa Boulahia et repris récemment par l'APC, une opération de démolition des clôtures, murs d'enceintes, baraques et autres constructions illicites érigées sur les terrains communaux, se poursuit dans la ville. L'opération, organisée selon le programme arrêté par la commission communale conjointement avec la subdivision de l'urbanisme et supervisée par le P/APC, Djelloul Kebir, vient de toucher les cités 80 et 100-Logements. Elle s'est déroulée en présence d'un dispositif sécuritaire et du chef de la subdivision de l'urbanisme, Abdennour Fekkir. Deux entreprises intervenant sur les sites ont été désignées par la Duc de Blida pour procéder à l'aménagement des cités et à leur embellissement en fonction d'un plan tracé. Bordures, carrelage, bitumage, aire de jeux, assainissement, espaces verts, éclairage public… sont au menu du programme arrêté en cours de réalisation. Ainsi toute construction ou clôture qui entrave ce plan d'aménagement a été systématiquement démolie.L'opération vise, dans un premier temps, à faire retrouver aux cités leur état initial (c'est-à-dire sans les constructions illicites et autres extensions qui y ont été opérées par les habitants), puis à procéder à de nouveaux aménagements répondant aux règles et normes urbanistiques admises et qui se feront au bénéfice de la collectivité, nous explique M. Fekkir. Sa collaboratrice nous fait remarquer que des passages et voies ont été obstrués par des constructions anarchiques et des clôtures entourant des jardins et autres espaces verts s'étendant au gré des résidents (du rez-de-chaussée, généralement) qui squattaient automatiquement tout espace vide attenant à leur demeure. C'est ainsi que des logements d'une superficie de 70m2 ont atteint, avec l'extension sur l'espace public, jusqu'à 200 m2, souligne-t-elle. Selon des sources de la subdivision de l'APC et de la subdivision de l'urbanisme, les habitants concernés par la démolition ont été convoqués et avisés, il y a plus d'un an, et trois mises en demeure ainsi que des avis de passage leur ont été adressés avant l'exécution de la décision. Pour la plupart, ils ne se sont pas montrés surpris. Dans la cité des 100-Logements, trois habitants dont une femme médecin, ont tenté de justifier le bien-fondé des clôtures renfermant des jardins et dont ils ont entouré leur appartement : “De la verdure pour s'isoler du tapage nocturne (rixes d'ivrognes, jeux de boules, à 1h du matin, associés à des propos grossiers) et se protéger de l'atteinte à la horma. D'autres évoqueront le vol de véhicules avec la démolition de leurs garages…Selon une source de la cité, un des habitants aurait eu un malaise cardiaque en découvrant, à terre, la haie vive clôturant son jardin et les arbres qu'il avait patiemment fait pousser durant vingt ans mis à nu et exposés, ainsi, à toute agression extérieure. Le P/APC qui reconnaît que la cité fait, aujourd'hui, figure de désert rassure : “Nous ne cherchons pas à nuire aux gens. L'ordonnateur est le wali. Nous ne faisons qu'exécuter une mesure nationale d'intérêt collectif.” Il précise, par ailleurs, que “l'opération d'aménagement a débuté avant celle de démolition. Cette dernière n'a touché que les obstacles au plan d'aménagement et qui se trouvent en travers des lieux à aménager (garages, clôtures..). Les habitants de cette cité oublieront vite l'image de désastre qu'ils ont, aujourd'hui, devant les yeux. Qu'ils aient un peu de patience, ils seront très satisfaits du résultat”. Parallèlement, l'aménagement d'autres cités – dont celle des 100-Logements, à l'ouest de la ville, avec un chantier qui entreprend les bordures, le goudronnage, l'éclairage public et l'assainissement, et celle des 300-Logements— se poursuit. Le visage d'El Affroun opère, depuis 2005, sa mue. Un nouveau paysage urbain se dessine à l'orée 2009. F. Seman