Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Bouabdellah Ghlamallah, n'a pas cessé de fustiger les partis et les personnes, sans les désigner, qui incitent les citoyens, y compris la communauté installée à l'étranger, à boycotter la prochaine élection présidentielle, lors d'un séminaire sur le martyre à travers le message de la mosquée tenu, hier, à Constantine. “Ces gens veulent instaurer le doute dans les esprits des citoyens, en leur disant que les élections n'apporteront rien ! Ils veulent déstabiliser la société algérienne”, indiquera-t-il. Pour Ghlamallah, le vote étant un droit et un devoir envers le pays constitue l'un des éléments de la citoyenneté. “Le citoyen qui refuse d'utiliser son droit et d'accomplir son devoir est une personne sans influence”, lancera-t-il. Le représentant du gouvernement n'a pas caché son indignation envers “les partis et les personnes qui sont contre l'élection présidentielle”, prévue pour le 9 avril, tout en plaidant, indirectement, pour un vote massif. Dans ce contexte, il a instruit les imams des mosquées pour inciter les gens à accomplir leurs droits, à travers des prêches qui s'appuient sur des versets coraniques et des paroles de notre Prophète. Concernant sa position et son refus relatif à l'utilisation de la mosquée à des fins politiques, le ministre a précisé que la mosquée doit être à l'abri de tout conflit politique et qu'elle est censée unifier les rangs. “La mosquée ne doit pas accaparer le rôle du citoyen et décider à sa place. L'imam doit conseiller les citoyens et non choisir à leur place”, rétorqua-t-il. D'autre part, le ministre a déclaré, lors d'une conférence de presse, qu'il a donné son accord au lancement d'une chaîne satellitaire algérienne thématique spécialisée dans les émissions religieuses. “Ce projet nous a été proposé et, après consultation, nous avons pris la décision de le concrétiser prochainement”. Selon Bouabdellah Ghlamallah, le nombre des imams qui activent au niveau des mosquées du pays est de 22 000 seulement, soit 36% des besoins du pays. Concernant l'abolition de la peine de mort, le ministre a déclaré que personne n'a demandé son avis sur ce sujet. “Le ministre n'est pas un mufti”, précisera-t-il pour clore le débat. À propos de l'institutionnalisation de la doctrine ibadite, Ghlamallah dira : “À l'instar des pays musulmans, toutes les doctrines du pays, y compris le malékite, ne sont pas instituées.” Akila Benadesselam