C'est la course contre la montre pour les responsables du projet ferroviaire Oran-Arzew qui viennent d'être destinataires de nouvelles instructions émanant du ministère de tutelle. Selon une source crédible, le ministère des Transports aurait instruit les initiateurs de ce projet inachevé à prendre les mesures nécessaires pour la finalisation de cette opération. La liaison ferroviaire, qui devrait relier la ville d'Oran à Arzew, ne connaîtra finalement pas sa destination finale comme prévu initialement. Fraîchement mise en service, cette liaison ferroviaire a été pour ainsi dire déviée de sa trajectoire avec comme gare butoir la commune d'El Mohgoun, située à quelques kilomètres de la ville d'Arzew. Cette situation a rebuté des citoyens tenus en haleine depuis vingt longues années. La décision d'écourter la trajectoire de la ligne en question met mal à l'aise les voyageurs et les habitants des villes d'Arzew et d'Oran. Selon une source concordante, la déviation de la trajectoire ferroviaire est le fait de la Sonatrach qui se serait opposée à l'itinéraire devant traverser la zone industrielle d'Arzew, pourtant prévu sur la fiche technique du projet. “La sécurité du site pétrolier d'Arzew et celle des résidents limitrophes doit être de mise”, indique-t-on. Avec cette sortie inattendue, la liaison des deux pôles économique et pétrochimique d'Oran et d'Arzew est renvoyée aux calendes grecques. Le coup d'envoi, qui a été donné récemment après une série d'essais techniques, a laissé sur leur faim les riverains. La liaison ferroviaire, qui s'étend sur quelque 30 kilomètres, liera les localités de Hassi Bounif, Hassi Ameur, Gdyel et El Mohgoun. Selon la maquette originelle, la liaison ferroviaire passera par le pôle pétrochimique et aboutira en plein centre d'Arzew. Cependant, des informations font état de la mise en valeur de la dernière tranche devant lier El Mohgoun à Arzew. Cette opération fera l'objet d'un appel d'offres pour la réalisation des infrastructures d'accompagnement. Deux navettes quotidiennes sont inscrites, une le matin et l'autre l'après-midi, alors que les tarifs appliqués sont abordables, variant entre 20 et 45 DA. Par leurs grandes activités industrielles et pétrolières, les communes de l'est d'Oran connaissent quotidiennement un afflux important de travailleurs. La ligne qui a englouti au moins un budget de 4,7 milliards de DA a été freinée par plusieurs problèmes liés à des procédures judiciaires et techniques des expropriations. Dans ce contexte, les autorités locales ont décidé d'injecter une enveloppe financière de l'ordre de 25 milliards de DA dans le but de relancer les travaux des grands projets publics en arrêt ou en panne de financement. Parmi ces projets figurent en bonne place la livraison de la route du tunnel de la pêcherie gravement endommagée par les fortes pluies qui se sont abattues sur Oran. K. REGUIEG-YSSAAD