1- Les années 2009/2010 seront caractérisées par une forte dépression, (les ondes de choc pouvant aller au-delà de 2013/2014) les bourses du monde entier ayant subi des pertes sans égales depuis les années 1929/1934. L'effondrement des marchés financiers est aujourd'hui accompagné du déclin de l'économie réelle qui durera plusieurs années, car même s'il y a légère reprise courant 2011, c'est comme un corps gravement malade, après la guérison, sous réserve de thérapeutiques efficaces, ce qui n'est pas évident, la convalescence durera longtemps. La crise financière s'avère profonde et n'en est qu'à ses débuts, et les premières conséquences économiques et sociales ne cessent de se faire sentir. Les nouvelles politiques des dépenses publiques dites néo-keynésiennes avec un rôle central à l'Etat régulateur s'avèreront-elles efficaces, ou ces actions ne sont-elles qu'une solution à court terme pouvant la comparer à “une transfusion sanguine massive à une personne souffrant d'une grave hémorragie interne” . Il est utile de rappeler que dans les années 1930, les mesures mises en œuvre par Roosevelt lors du New Deal, après une brève remontée, l'économie américaine a connu un ralentissement marqué en 1937-38, aussi important que ceux qui l'avaient précédé. L'économie américaine a commencé à mieux se porter avec la production pour la guerre et après que la stabilité mondiale eut été rétablie grâce à la reconstruction de l'économie mondiale après la destruction massive de la Seconde Guerre mondiale. Mais à la différence de 1930, la période histoire actuelle est sans pareille supposant de nouveaux instruments de régulation, étant dans la mondialisation avec une interconnexion de plus en plus poussée supposant paradoxalement une propagation plus rapide de la crise, mais également sa résolution progressive d'où l'importance d'une régulation mondiale synchronisant la sphère réelle et la sphère financière, la dynamique économique et la dynamique sociale, en fait de repenser tout le système économique mondial. 2 - Le gouvernement algérien ne devrait pas prendre à la légère la profondeur de cette crise qui est structurelle et non conjoncturelle, certains responsables algériens ne voulant pas voir la dure réalité en face en affirmant que la crise mondiale ne touche pas l'Algérie. C'est comme un malade qui sachant qu'il est très malade ne veut pas voir un médecin, voulant vivre d'illusions, mentalité rentière, espérant l'envolée du cours du pétrole et du dollar. Du fait de la profondeur et la durabilité de la crise actuelle, et de ses effets inévitables sur l'ensemble de la société algérienne, éviter la cacophonie et la légèreté des déclarations des différentes responsables sur ce sujet, il y a urgence, loin des fonctionnaires aux ordres, de la création d'un comité indépendant de sauvegarde contre les effets de la crise. La sécurité nationale étant posée, ce comité restreint, loin de toute lourdeur bureaucratique sous l'autorité directe du président de la République (comme dans tous les pays développés) sera composé d'experts nationaux de haut niveau, ne dépassant pas dix, pouvant faire appel exceptionnellement à des expertises extérieures, il devra travailler en réseau avec les structures locales directement concernées, ministère de la Défense nationale, ministère de l'Intérieur, des Finances, de la Banque centrale d'Algérie et du ministère de l'Energie et des Mines. La communication étant fondamentale, ce comité devra utiliser l'ensemble des médias lourds, et notamment la télévision officielle en donnant ses résultats tous les deux mois par un dialogue direct avec la société afin de la sensibiliser. Il y a va de l'avenir de l'Algérie et ce, afin d'éviter les erreurs de la crise de 1986, et ses effets dévastateurs pendant plus de 10 années. (*) Association pour le développement de l'économie de marché