L'expert international en économie et président de l'Association algérienne de développement de l'économie de marché (Adem), Abderrahmane Mebtoul, a déclaré, dans sa dernière note de conjoncture, qu'un comité indépendant de sauvegarde contre les effets de la crise doit être créé en Algérie. Ce comité restreint, sous l'autorité directe du président de la République (comme dans tous les pays développés), doit être composé d'experts nationaux de hauts niveaux liés en réseaux avec les structures locales, et qui peuvent faire appel exceptionnellement à des expertises extérieures. Le Dr Mebtoul a souligné aussi l'importance de mettre l'accent sur la communication pour atténuer les effets de la crise. "Ce comité devra utiliser l'ensemble des médias et notamment la télévision officielle en donnant ses résultats tous les deux mois par un dialogue direct avec la société afin de la sensibiliser. Ce n'est qu'à travers ces démarches que l'Algérie pourra éviter les erreurs de la crise de 1986 et ses effets dévastateurs pendant plus de 10 années", a-t-il précisé à cet effet. Selon l'analyse du président de l'Adem, les années 2009/2010 seront caractérisées par une forte dépression, (les ondes de chocs pouvant aller au- delà de 2013/2014) et les Bourses du monde entier subiront des pertes sans égal depuis les années 1929/1934. Il a relevé que l'effondrement des marchés financiers est accompagné du déclin de l'économie réelle qui durera plusieurs années. L'urgence pour l'Algérie au plan économique, a-t-il indiqué, est de passer d'une économie de rente à une économie productive indépendante des hydrocarbures, en s'appuyant sur quatre piliers : l'entreprise, le savoir, l'organisation en réseaux et la bonne gouvernance liée à l'Etat de droit. " L'objectif stratégique est de consolider l'Etat de droit et la bonne gouvernance. Le passage de l'Etat de "soutien contre la rente " à l'Etat de droit "basé sur le travail et l'intelligence" est un pari politique majeur, car il implique tout simplement un nouveau contrat social et un nouveau contrat politique entre la Nation et l'Etat, en fait la refondation de l'Etat", a-t-il ajouté. A cet effet, l'expert international propose de concilier l'efficacité économique dans le cadre d'une économie ouverte. "La maîtrise du temps étant le principal défi des gouvernants au XXIème siècle en cette ère de mondialisation irréversible , constitue en fin de parcours, le défi principal de l'Algérie entre 2009/2014, cette période étant une période de gestion de la crise qui engendrera forcément des recompositions du pouvoir algérien car à l'avenir le pouvoir économique déterminant influencera le champ politique et social , si l'on veut mobiliser la population loin des discours populistes qui ont un effet démobilisateur", a-t-il conclu. Adnane Cherih