À l'est du pays, la grève des médecins, affiliés au SNPSP, s'est radicalisée au deuxième jour du débrayage, selon les coordinateurs des wilayas. Le taux de suivi de la grève a dépassé les 60% à Constantine, selon M. Bensebiani, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique. “Les déclarations du ministre de la Santé, hier à la radio, nous ont confirmé qu'on doit continuer notre mouvement de protestation”, précisera encore notre interlocuteur tout en ajoutant qu'il n'est pas question “de célébrer la fête des travailleurs, tant que nous n'avons pas nos droits”. Par contre à Mila, les personnels nouvellement enrôlés dans le secteur de la santé publique auraient fait l'objet de grandes pressions de la part de leurs responsables pour les empêcher d'adhérer au mouvement de grève illimitée déclenchée depuis mardi. Selon le docteur Y. Boukhabouz, président du bureau SNPSP à Mila, de nombreux nouveaux médecins ont subi des pressions de la part de certains responsables dans le but de les pousser à se désolidariser de leurs collègues. Tout en déplorant ce comportement qualifié de contraire à l'esprit de l'exercice syndical, le docteur Boukhabouz fera savoir que le débrayage est largement suivi. Il parle, en outre, d'un taux de 50% à Mila et Ferdjioua et de 100% dans le reste des daïras de la wilaya. À Skikda, au deuxième jour de la grève, les adhérents du SNPSP ont largement répondu à l'appel de leur syndicat, notamment au chef-lieu de wilaya où des taux de 100% à l'EPH et 97% à l'ESPS ont été annoncés par le président du syndicat alors que le taux de la wilaya est estimé à 72%. Le mot de grève, en revanche, n'a pas été suivi par les praticiens de Collo. M. S. Bensebiani, le président du SNPSP, contacté par nos soins, a déclaré qu'aucune décision de justice concernant l'illégalité de la grève ne leur a été signifiée. Il répond ainsi à la déclaration du ministre de la Santé, faite hier à la radio Chaîne III, tout en rappelant que “les revendications du syndicat sont socioprofessionnelles et n'ont aucune couleur politique”. Il rajoutera que le ministre ne connaît ce syndicat qu'à travers ses subordonnés tant qu'il n'a jamais rencontré ses représentants. Il évoquera, également, les effets de l'inflation galopante qui a usé le pouvoir d'achat du praticien qui ne peut plus prétendre appartenir à la classe moyenne. À Sétif, des responsables syndicaux qui ont préféré rester sous le couvert de l'anonymat nous ont affirmé que le taux de suivi du débrayage auquel a appelé leur syndicat, notamment au niveau des EPSP et des sous-secteurs n'est pas encourageant. En effet, hier, les représentants des médecins ont enregistré une certaine réticence chez les praticiens, notamment à Sétif où l'on apprend que le taux de suivi n'a pas dépassé les 40% contre 100% lors du dernier débrayage. Par ailleurs, nous avons appris que 34,92% des 63 praticiens de l'EPSP de Aïn El-Kébira, au nord de la wilaya, ont débrayé hier mercredi. Le chef de la section syndicale des médecins de cette région, qui compte 47 médecins généralistes, 13 dentistes et 1 psychologue, ont affiché leur optimisme quant à la réussite de ce mouvement et ont avancé que les médecins non grévistes, pour une raison ou une autre, rallieront le mouvement dès la matinée de samedi prochain. À Oum El-Bouaghi, le taux de participation au niveau des EPH a augmenté par rapport à la journée de mardi passant à 14,16%. C'est l'EPH d'Aïn Beïda qui est le plus touché par cette grève où 65,21% des médecins y exerçant ont débrayé hier. À El-Tarf, au deuxième jour de grève, les praticiens ont maintenu la pression. Selon une source syndicale, quelques pharmaciens ont rejoint hier matin le débrayage qui a touché l'ensemble des infrastructures sanitaires. Le taux de participation a atteint les 95%, selon la section syndicale. L'administration, elle, avance en revanche le taux de 37%. Synthèse correspondantS