L'avocat de la défense a exploité l'audience d'hier pour produire devant le tribunal une série de rapports très critiques à l'égard de la situation politique et des droits de l'Homme en Algérie. ll L'audition des experts requis par la défense et la partie civile, pour s'exprimer sur la situation politique et des droits de l'Homme en Algérie, devait commencer hier. Mais en raison de l'indisponibilité de certains, les témoignages ont été ajournés. Le Dr Roberts (académicien, spécialiste de l'Afrique du Nord et de l'Algérie en particulier) ne sera entendu que lundi prochain. De leur côté, le professeur Joffé et le Dr Blundel (deux autres témoins de la défense) ne devront pas être auditionnés avant plusieurs semaines. Le professeur Joffé (enseignant à l'université de Cambridge) a demandé un délai d'un mois pour compléter son rapport en y incluant des commentaires sur le contenu des assurances diplomatiques transmises au tribunal par l'Etat algérien quant à l'organisation d'un procès équitable, à la suite de l'extradition de Khelifa. Après la séance de lundi prochain, les auditions seront ajournées jusqu'au 7 avril, date à laquelle le Pr Joffé se présentera à la barre des témoins. Le Dr Blundel sera entendu le 20 du même mois. Le lendemain, la partie civile introduira son premier expert en la personne du Dr Fillali (enseignant à l'université de Constantine). Il sera relayé moins d'un mois plus tard, soit le 12 mai par M. Leydman, haut fonctionnaire au Foreign Office. En l'absence des témoins, la séance d'hier a été exploitée par Me Ben Branden, avocat de Khelifa, pour exposer devant le tribunal une série de rapports d'ONG et d'institutions gouvernementales occidentales, très défavorables à l'Algérie, en matière d'atteinte aux droits de l'Homme, de violations des libertés et d'interférence politique dans l'exercice judiciaire. Ces expertises émanent du Home Office, du département d'Etat américain, de la Commission des droits de l'Homme de l'ONU, de Reporters sans frontières, de Human Rights Watch et d'Amnesty International. De l'usage de la torture à la manipulation des juges, la criminalisation du délit de presse et le harcèlement des défenseurs des droits de l'Homme, l'avocat s'est employé à dresser une liste exhaustive d'anomalies, devant, selon lui, dissuader le juge de renvoyer Khelifa dans son pays. S. L.-K.