Les séances seront consacrées à l'examen du contenu des rapports d'expertise sur la situation des droits de l'Homme en Algérie, présenté par la défense et la partie civile. Abdelmoumène Rafik Khelifa s'est présenté, hier, devant le tribunal de Westiminister à Londres dans le cadre de l'examen de la demande de son extradition vers l'Algérie. Durant la séance, le juge, Timothy Workman, a fixé le calendrier relatif à la discussion des rapports d'expertise sur la situation des droits de l'Homme en Algérie, élaboré à la fois par la défense et la partie civile. La défense constituée par Me Rothwel et Branden a fait appel dans ce cadre à deux académiciens britanniques spécialistes de l'Algérie, en l'occurrence les professeurs Joffé et Roberts, ainsi qu'à un avocat algérien dont elle refuse de dévoiler l'identité par mesure de sécurité. De son côté, la partie civile, après avoir pris connaissance du contenu de ses expertises, s'emploie actuellement à produire des contre-rapports, sur la base de preuves apportées par les autorités algériennes. Le juge a donné à la partie civile un délai jusqu'au 19 décembre pour mettre à la disposition du tribunal ses propres audits. Les auditions reprendront le 16 février 2009. Selon le magistrat, elles devront s'étaler sur 4 à 5 jours d'affilés afin de permettre aux représentants des deux parties d'exposer l'ensemble de leurs arguments. L'audience d'hier fait suite aux sursis accordés par le juge à la défense afin de produire devant le tribunal les rapports d'expertise sur la situation des droits de l'Homme, sur lesquels elle s'est engagée en juin dernier. L'étape suivante consistera à établir un constat sur le climat politique en Algérie. Comme pour le chapitre des droits de l'Homme où ils dénoncent d'ores et déjà l'absence de garanties pour la tenue d'un procès équitable, les avocats de Khelifa comptent bien démontrer que l'affaire de leur client a des ramifications politiques et ne constitue nullement un crime économique. Déterminés à blanchir l'ancien golden boy, ils se sont employés lors des séances consacrées à l'examen du dossier d'accusation, à discréditer les pièces à conviction, présentées par la partie civile. L'ensemble des rapports d'experts a été remis en cause par la défense. Il est à noter que les auditions sur l'extradition de Khelifa vers l'Algérie se déroulent depuis 8 mois, selon un rythme assez long — en moyenne une audience tous les mois. Sourcilleuse et méticuleuse, la justice britannique, entend dénouer l'écheveau totalement et confirmer l'ensemble des griefs contenus dans la requête de livraison présentée par le gouvernement algérien, avant de se prononcer. Pendant ce temps, Khelifa reste en détention. Jusque-là, toutes les demandes de liberté sous caution introduites par ses avocats ont été rejetées. Il est à rappeler que l'ex-milliardaire a été interpellé en mars 2007 par des éléments de la brigade économique et financière de Scotland Yard, suite à un mandat d'arrêt européen lancé à son encontre par un tribunal français. En août de la même année, un juge britannique avait donné son aval pour son transfert en Hexagone. Mais depuis, cette procédure est gelée, compte tenu de la primauté accordée à la requête algérienne. S. L.-K.