Il est vrai qu'un coup de peinture était le bienvenu, depuis le temps ! Mais refaire des trottoirs dont les dalles étaient en excellent état pour les remplacer par du bitume relève de l'ineptie. D'autant plus que les Barres-Socard comptent parmi les bâtisses les plus récentes d'Alger car réalisées au milieu des années 1950. Elles ne nécessitaient donc pas de réhabilitation particulière, sinon un coup de peinture et la réfection, certes, justifiée du plancher du niveau urbain. Par ailleurs, certains locataires ont, à leurs frais, remis en état leur bâtisse que même le séisme de 2003 n'a quasiment pas affectée. Ces derniers se demandent pourquoi les immeubles ont été peints du côté de l'avenue mais pas du côté de la place des Martyrs ? “C'est parce que le Président doit passer par là”, a rétorqué un ouvrier. C'est donc manu militari que les locataires ont été sommés de retirer leurs antennes paraboliques ponctuant la façade principale et de cacher leurs climatiseurs. Le centre historique d'Alger, situé derrière l'avenue du 1er-Novembre, se trouve dans un état de délabrement avancé et la place des Martyrs témoigne d'un laisser-aller flagrant. Pourquoi le cache-t-on au Président ?