Bordj Bou-Arréridj ne dispose pas d'un réseau de toilettes publiques. Les Borjis ne sont pas seuls à s'en apercevoir, car même les personnes venues d'autres régions le constatent. Rares ou fermés sans raison sont ces endroits appropriés (mosquées, cafés, restaurants, les urgences de l'hôpital…), mais fréquents sont ces autres endroits “informels” où il est possible de se soulager sans être inquiété. Avec ce déficit notoire, Bordj Bou-Arréridj et surtout le centre-ville voit son environnement se dégrader. Car chaque jour, des milliers de citoyens font leurs besoins n'importe où. Contre les murs des immeubles, au pied des arbres… Ce comportement devient de plus en plus habituelle. La question des toilettes publiques est un tabou car le sujet dégoûte. Mais l'absence d'urinoirs provoque la dégradation de l'environnement de la ville. Aucune Assemblée n'a daigné prendre ce problème au sérieux. Pourtant, il saute aux yeux. Et c'est la ville qui traîne malheureusement la réputation d'une agglomération sans toilettes publiques. Ce comportement incivique entraîne la dégradation de l'environnement de la ville et porte atteinte à l'hygiène publique. Les passants doivent de plus en plus faire attention de ne pas marcher sur les matières fécales et supporter les odeurs infectes de l'urine. Il s'agit souvent de personnes qui ont besoin de se soulager ou de ceux qui sont atteintes de maladies qui les rendent incapables de résister. Ces personnes urinent dans les rues. Cet acte choquant et incivique se vulgarise de plus en plus. Ce qui est grave dans cette affaire, c'est la vulgarisation de l'acte dans la rue ne choque plus personne. L'acte traduit aussi que les gens n'ont aucun respect pour l'environnement, pour leurs semblables et pour eux-mêmes. Cette situation inquiète les Bordjis qui craignent que les mauvaises habitudes se développent davantage. Les gens comprennent mal comment les autorités locales ont exclu de leur agenda des investissements prévus depuis quelques années à la réalisation d'urinoirs dans différents points de la ville. Pourtant, Bordj Bou-Arréridj, capitale des Bibans et de l'électronique, essaie de cultiver une image de ville moderne et développée. “Tant que les responsables ne se décident pas à prendre au sérieux ce problème nous aurons toujours devant les yeux des transcriptions qui appellent les citoyens à ne pas uriner sur les murs et nous aurons également des images qui portent atteinte à la pudeur”, dira une citoyenne, qui habite un quartier dont les murs en portent les traces. Chabane BOUARISSA