RESUME : Feriel propose à Ali de diffuser le portrait de Norredine dans une émission télé. Il refuse. Sa sœur commence à peine à s'en remettre. Il ne veut pas prendre le risque de la tourmenter encore. Feriel regrette de ne pas en avoir parlé ouvertement à Eva. Peut-être qu'elle aurait été de son avis ? 74iéme partie Un peu comme s'il se doutait de son intention, Ali ne la lâche pas d'une semelle. Feriel, mal à l'aise, finit par renoncer. Pour l'instant… Elle est persuadée qu'en parlant de lui à la télé ou à la radio, ils pourront le retrouver. Ils pourraient aussi se servir de la presse. Un avis de recherche, avec son portrait. Cela marchera. Elle peste intérieurement contre Ali. Il aurait pu rendre les choses plus faciles en acceptant. Comme il ne la quitte pas, elle profite d'un moment où Eva est occupée dans la chambre des bébés pour lui proposer une autre idée. - On lance l'avis de recherche, sans lui dire ! Ali a une moue. - On lui interdira de regarder la télé ? D'écouter la radio ? Et même d'ouvrir un journal… - Non. Mais je suis sûre que cela donnera des résultats, insiste-t-elle. On doit savoir ! - On sait ce qu'il est vrai : un escroc ! - Oui, mais personne n'est fiché à son nom ! On doit faire quelque chose ! Fais-le toi… Passes son portrait dans la presse ou dans l'émission qu'on a regardée hier soir, le prie-t-elle. - Je te promets de le faire dès que je verrais que c'est le bon moment ! Feriel n'en revient pas. Il vient de le lui remettre. - C'est vrai ? - Je te le jure ! Je lancerais cet avis de recherche ! L'amie sourit enfin. Elle le croit. Temps qu'il le fera un jour, elle est satisfaite. Lui aussi, dans le fond, sait que c'est une bonne idée. Elle se sent mieux. Elle peut partir tranquille. Un peu plus tard, son mari passe la chercher. Toute la famille leur souhaite bon voyage. Eva a remarqué qu'elle était plus détendue que la veille. Elle lui demande la raison de ce changement. - Je n'ai plus peur, répond Feriel en l'embrassant. Si ça marche, tant mieux, si ce n'est pas le cas, on aura au moins essayé ! Ali la regarde sentant que cela lui était adressé. Il les regarde partir et prenant sa sœur par les épaules, il lui dit. - Dis, tu ne voudrais pas travailler ? - Non, je profite du bon temps… Le travail, ça peut attendre ! Eva attend que les bébés aient appris à marcher pour s'y remettre. Elle décide de les mettre à la crèche, non loin de l'agence de son frère. Samia se charge de les ramener en fin d'après-midi et s'occupe d'eux comme avant. Eva tient à ne pas ennuyer sa famille. Ils sont tous au petit soin pour eux mais ses parents ne sont plus en âge de supporter leurs bruits. Ses neveux sont grands et si dociles que parfois elle souhaite que ses bébés prennent sur eux. Le temps file et elle a été si prise par son travail, qu'elle ne s'en est pas rendue compte. Un coup de fil d'Aïssa remet les pendules à l'heure. - Ils veulent renouveler le bail, lui dit-il. Vous êtes d'accord ? - Oui, mais à une condition ! Va voir l'état des lieux… Si la villa est bien entretenue ! Lorsqu'elle raccroche, elle regarde autour d'elle. Cela fait une année qu'elle vit chez ses parents. Tout se passe bien, à la maison. Aucune tension entre elle et son frère. Sa belle-sœur a su garder le sourire et patienter… - Mais ce n'est pas une raison pour que je prenne racine ici, se dit-elle. Je vais nous trouver une maison, à nous ! promet-elle aux bébés, en son for intérieur. Il est temps d'avoir notre propre vie, dans notre foyer… Lorsqu'elle en parle quelques jours après, ils n'ont pas la réaction qu'elle espérait. Ils ne comprennent pas… A. K.