À la demande de la secrétaire d'Etat américaine, Mourad Medelci, le chef de la diplomatie algérienne et ses pairs maghrébins ont rencontré, lundi à Charm el-Cheikh, Hillary Clinton qui a fait le point sur les relations que compte avoir l'administration Obama avec les pays du Maghreb, région à laquelle elle accorde une importance particulière. En marge des travaux de la conférence pour le soutien à l'économie palestinienne et la reconstruction de Gaza, qui s'est tenue dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, la nouvelle responsable du département d'Etat américain s'est entretenue avec les ministres des Affaires étrangères d'Algérie, Mourad Medelci, du Maroc, Taieb Fassi Fihri, et de la Tunisie, Abdelwahab Abdallah. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de l'importance qu'accordent les Etats-Unis aux développements survenus dans la région du Maghreb et de son voisinage direct. Selon notre source, la réunion a eu lieu à la demande d'Hillary Clinton, qui semble accorder une grande importance aux rapports de la nouvelle administration américaine avec les pays du Maghreb. C'est d'ailleurs l'avis du chef de la diplomatie algérienne, qui a déclaré : “Il va de soi que la réunion est importante car c'est la première rencontre avec Mme Clinton dans ses nouvelles fonctions de secrétaire d'Etat des Etats-Unis d'Amérique”. Il indiquera que la rencontre “nous a permis d'aborder la relation de chacun de nos pays avec les Etats-Unis”. Mourad Medelci soulignera notamment que “la rencontre a également permis de confirmer que de telles rencontres peuvent devenir une pratique habituelle à perpétuer, notamment à l'occasion de la prochaine session de l'ONU au cours de laquelle les ministres des Affaires étrangères des pays du Maghreb arabe pourraient rencontrer la secrétaire d'Etat américaine”. Dans le même ordre d'idées, il signalera que “le principe a été retenu avec des agendas qui nous permettent d'évoquer les questions les plus importantes, notamment économiques outre celles relatives à la formation et à la sécurité”. Ainsi, l'administration Obama semble envisager une nouvelle ère dans ses rapports avec cette région. Selon le ministre algérien, “cette approche de nos relations dans l'espace sous-régional n'a empêché aucun des pays participant à la réunion, notamment l'Algérie, d'exprimer son espoir de renforcer davantage ses relations avec les Etats-Unis comme c'est le cas ces dernières années”. Cet avis était partagé par ses pairs marocain et tunisien. Dans ce cadre, il révélera que “Mme Clinton a été invitée à effectuer une visite en Algérie”, précisant au passage qu'elle a donné son accord de principe à cette invitation. Toutes les questions, dont celle du Sahara occidental, ont été abordées par Hillary Clinton avec les ministres maghrébins. À ce sujet, le chef de la diplomatie marocaine, Taieb Fassi Fihri a déploré le fait que le Maroc et l'Algérie aient des approches différentes sur le conflit, mais affirmera : “Nous devons surmonter les obstacles, coopérer sur les plans économique, sécuritaire et culturel, et avancer sur la voie d'une solution définitive et politique de la question du Sahara marocain”. Sur sa lancée, il ajoutera : “Nous espérons passer d'une étape de déclaration d'intention à l'action commune sur le terrain entre les frères maghrébins aussi bien au niveau politique, économique que social”. Soulignant l'importance pour la région du dialogue avec l'administration américaine, il estimera que “l'avenir de la région du Maghreb arabe est entre nos mains”. Par ailleurs, Medelci a indiqué que “cette rencontre a été un premier contact à l'occasion d'une importante rencontre, celle de Charm el-Cheikh pour la reconstruction de Gaza”, qui “a été consacrée à la reconstruction de Gaza et aux voies et moyens de mobiliser toutes les énergies suite à l'agression israélienne contre Gaza en vue de poursuivre le processus de paix et le faire aboutir”. Merzak Tigrine